RMC

Bien-être animal: Barbara Pompili annonce la fin des élevages de visons

La ministre de la Transition Énergétique Barbara Pompili a annoncé mardi la fin des élevages de visons, ces petits animaux élevés pour leur fourrure.

La ministre de la transition énergétique Barbara Pompili a annoncé ce mardi la fin de l'élevage des visons d'Amérique pour leur fourrure, relevant que "notre époque a changé dans son attitude à l'animal sauvage".

Et avant même la prise de parole de la ministre, les éleveurs criaient à la stigmatisation de leur filière: "C'est un lynchage, comme un coup de poignard dans le dos à l'égard du luxe qui va mettre en péril près de 2500 emplois en France. Beaucoup de fabricants vont délocaliser leurs emplois. Nous sommes la première cible avant tout le reste de l'élevage et ça beaucoup de secteurs en France l'ont compris", s'inquiète Pierre-Philippe Frieh le porte-parole de la Fédération française de la fourrure.

"J'ai rencontré une fois madame Borne et une fois un conseiller de madame Pompili. À chaque fois tout le monde découvrait le sujet. C'est un très mauvais signal envoyé au monde de l'élevage. Madame Pompili a pris le pari de céder à la pression des animalistes, elle a pris un choix idéologique. Elle considère que comme la filière de la mode et de la fourrure connaissent des problèmes structurels il faut démonter la filière", déplore-t-il.

Les éleveurs de vison prêts à saisir le conseil constitutionnel

"On abandonne jamais le combat. Cela fait 40 ans que l'on se bat pour défendre la vérité. Nous allons demander aux parlementaires de saisir le conseil constitutionnel sans précédent dans la démocratie française. Nous allons aussi prendre les mesures pour une question prioritaire de constitutionnalité", prévient Pierre-Philippe Frieh qui assure qu'une mobilisation importante du monde rural se prépare face aux décisions gouvernementales.

Mais après 18 mois de tractations, les défenseurs de la cause animale attendaient eux cette interdiction avec impatience comme Muriel Arnal, la présidente de l'association OneVoice Animal: "Plus personne n'a envie d'acheter de la fourrure. Il y a une prise de conscience que les animaux souffrent. On voit des visons mourant, on en voit d'autres en putréfaction qui essaient de ramper vers l'eau, on les voit dans de toutes petites cages grillagées. Ces élevages sont extrêmement polluants et pas du tout entretenus".

Autre élément alarmant selon Muriel Arnal : la propagation du coronavirus dans les élevages de visons. 160 d'entre eux ont par exemple été fermés aux Pays-Bas, depuis avril après des cas de transmission entre l'animal et l'homme. 

Paul Barcelonne (avec Guillaume Dussourt)