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Automobile: pourquoi le gouvernement réduit le bonus électrique

DUPIN QUOTIDIEN - Le gouvernement présente actuellement son projet de loi de finances pour l’année prochaine. Et parmi les mesures annoncées dans le secteur automobile la réduction progressive du bonus électrique.

De 7.000 euros cette année, le bonus accordé à l'occasion d'un achat de véhicule électrique passera à 6.000 en 2021 et à 5.000 euros en 2022 pour l’achat d’un véhicule électrique de moins de 45.000 euros.

La prime de 2.000 euros pour les hybrides rechargeables est maintenue jusqu’à la fin de l’année mais elle est divisée par deux et tombe à 1.000 euros à partir du premier janvier.

Le gouvernement estime que ces véhicules "propres" vont gagner en compétitivité par rapport aux véhicules thermiques avec le temps et qu’il n’aura donc plus besoin d’encourager à la même hauteur les français à passer le cap.

Et pour ce qui est de la prime à la conversion, la prime à la casse, elle est maintenue dans les conditions actuelles, donc en fonction de vos revenus. Jusqu’à 5.000 pour l’achat d’une voiture électrique et 3.000 euros pour une thermique moins polluante pour les ménages les plus modestes.

Accroissement du malus

Si le gouvernement réduit le bonus électrique, il accroît aussi le malus pour les véhicules les plus polluants. Toujours dans la même logique: décourager ce type d’achat, et verdir notre parc automobile. Le malus CO2 qui s’applique depuis février dernier va augmenter.

Pour l’instant, cette taxe se déclenche si vous achetez une voiture qui émet plus de 138 grammes de CO2 par kilomètre, à partir de l’année prochaine ce seuil tombera à 131 grammes, puis 123 grammes en 2022.

Ce n’est pas très parlant, mais la logique est de taxer au fur et à mesure plus largement l’achat des véhicules les plus polluants.

Un exemple concret: pour une Peugeot 3008 PureTech cette année le malus est de 330 euros l’an prochain il sera de 818 euros. Le montant maximal de ce malus s’accroit aussi. Par exemple: pour une Ford Mustang un malus de 20.000 euros s’applique cette année, ça sera 40.000 l’an prochain et 50.000 en 2022, soit quasi le prix de cette voiture.

Qu’en pensent les constructeurs ?

Ces mesures étaient attendues, mais elles sont un mauvais signal selon un représentant des constructeurs. Il craint que la baisse du bonus à l’électrique ne vienne casser la bonne dynamique du marché.

Preuve que ces aides ont bien fonctionné: 60.000 voitures électriques ont été vendues depuis le mois de janvier. Mêmes si ces véhicules électriques ne représentent qu’un peu plus de 6 % du marché, cette part a été multipliée par 4 en un an.

Mais les professionnels du secteur sont soulagés sur un point: l'instauration d'une nouvelle taxe proportionnelle au poids du véhicule n’a pas été actée pour l’instant par le gouvernement.

Caroline Philippe (avec J.A.)