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COP29: les ONG dénoncent les nombreuses absences et l'élection de Donald Trump

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Les débuts de la COP 29, qui se tient du 11 au 22 novembre, ont été marqués par une multitude d'absences, dont Emmanuel Macron, et le flou entourant la situation des États-Unis avec l'élection de Donald Trump.

La COP 29 a débuté ce lundi à Bakou, en Azerbaïdjan. Ce sommet du climat se tient chaque année et réunit près de 200 pays, dans le but d'aboutir à de nouveaux engagements pour lutter contre le changement climatique et renforcer la transition écologique.

Malheureusement l'édition 2024 est marquée par une multitude d'absents. Emmanuel Macron, Xi Jinping, Lula, Narendra Modi, Olaf Scholz... Plusieurs chefs d'État importants ne font pas le déplacement cette année.

En cause pour la France, les tensions diplomatiques avec le pays hôte. Le président condamne fermement l'offensive militaire azérie contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabagh et refuse de se rendre en Azerbaïdjan. C'est la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher qui sera présente pour la phase finale des négociations. D'autres pays ont même décidé de boycotter l'événement à cause des violations des droits humains et de l'influence des lobbys pétroliers dans le pays.

Ces absences en cascades suscitent le désarroi des associations de défense du climat, alors qu’un enjeu capital doit être débattu durant cette COP: la hausse du montant de l’aide climatique annuelle versées aux pays en développement.

L'élection de Donald Trump, un "mauvais signal" pour les ONG

Autour de la table, il y a aussi le flou qui entoure la stratégie des États-Unis. Joe Biden est toujours à la tête du pays, mais la COP n'est clairement pas une priorité alors que Donald Trump prendra les rênes de la politique américaine en janvier.

Les États-Unis sont représentés par les émissaires de Joe Biden. Mais ils devront quitter leurs fonctions bientôt. Leurs promesses pourraient donc vite être détricotées. "Même si ce ne sont pas les équipes de Trump qui négocieront sur cette COP29, on se dit que les engagements qui seront pris maintenant seront peut-être remis en cause d'ici quelques mois", explique Sarah Cleaver, chargée de campagne pour Greenpeace. Un "mauvais signal", résume-t-elle, qui n'encouragerait pas les autres pays:

"Si déjà les États-Unis ne mettent pas la main à la patte, il y a plein d'États qui vont se servir de ça comme une excuse."

L'élection de Donald Trump est "en contradiction totale" avec les espoirs des ONG présentes à la COP 29. "On est plutôt mal barrés. Les États-Unis sont un acteur majeur pour enclencher une dynamique positive. On a un climatosceptique qui va prendre les rênes d'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre", s'inquiète Fanny Petitbon, responsable France de 350.org.

Donald Trump n'a pas caché sa volonté de démanteler la politique climatique américaine. Il a notamment promis de sortir de nouveau de l’Accord de Paris, comme il l’avait fait en 2017.

La COP29 se termine le 22 novembre. Elle doit notamment se conclure par un nouvel objectif d'aide financière aux pays en développement, pour qu'ils puissent réduire leurs rejets de gaz à effet de serre et s'adapter au changement climatique. Ce nouvel objectif remplacera celui de 100 milliards par an fixé en 2009, et atteint péniblement seulement en 2022. Les ONG réclament 1.000 milliards de dollars par an.

Nina Droff et Caroline Renaux (avec TRC)