Des pêcheurs se mobilisent et créent des collectifs pour se défendre

Bateau de pêche (illustration) - Charly Triballeau- AFP
L’interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne, pendant un mois, a ébranlé le monde de la mer. Face à cela, des pêcheurs se mobilisent et des collectifs se créent pour ne pas revivre ce traumatisme.
À Lorient, un patron pêcheur, Nicolas Cogwen, vient de se rapprocher du syndicat Force Ouvrière pour créer une section travailleurs de la mer. Une section qui rassemble une quinzaine d’autres patrons.
Des marques d’intérêt sont venues de marins de Normandie et du Pas-de-Calais. La première action de ce tout jeune syndicat: prendre un cabinet d’avocat pour porter ses intérêts auprès du Conseil d'État. La plus haute juridiction administrative avait interdit en référé la pêche pendant un mois dans le golfe de Gascogne. L’institution doit maintenant se prononcer sur le fond de la mesure, qui doit être reconduite l’hiver prochain.
"À force de se fracturer, on risque de disparaître"
En parallèle, toujours à Lorient, un autre patron pêcheur, David Le Quintrec, a, lui, lancé son union des pêcheurs artisans. Une personnalité controversée, réputée proche du Rassemblement national. Cependant, c'est lui que Gabriel Attal a rencontré le week-end dernier lors de sa venue dans le Morbihan, pour recueillir les doléances des pêcheurs.
Enfin, dans le Finistère, les marins pêcheurs de la baie d’Audierne ont donné l’année dernière une nouvelle impulsion à leur association Pêche Avenir Cap Sizun. Leur stratégie: rencontrer les élus, intervenir dans les écoles… sans forcément s’opposer frontalement aux ONG environnementales, contrairement à FO Travailleurs de la mer.
En revanche, tous jugent que leurs intérêts sont mal représentés par les comités de pêche, dont un responsable départemental admet qu’il est bon que des collectifs se créent: "C'est la démocratie. Mais on est plus de 15.000 marins pêcheurs. A force de se fracturer, on risque de disparaître".