Jour du dépassement: ces restaurants qui misent sur les menus "bas carbone"

A partir de ce lundi, la planète vit à crédit. C'est le jour du dépassement mondial, selon le groupe de réflexion Global Footprint Network, c'est deux mois plus tôt qu'il y a dix ans et trois mois qu'il y a vingt ans.
L'humanité a donc consommé en à peine sept mois l'ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de renouveler en une année. Le Japon serait, proportionnellement à sa taille, le pays qui participerait le plus au déficit écologique. La France arrive à la 11e place.
Si on divisait par deux le gaspillage alimentaire, nous pourrions faire reculer le jour du dépassement de dix jours. Alors certains décident d'agir à leur échelle pour changer notre manière de consommer en n'épuisant pas les ressources.
"La mer, il faut la laisser tranquille. Il faut arrêter la surpêche"
C'est le cas d'un restaurant à Rouen qui propose des menus "bas carbone" avec une empreinte carbone moindre et élaboré en phase avec les ressources alimentaires disponibles.
Sur la carte de ce restaurant, pommes de terre, salade de champignons, poulet, mais pas de poisson affiché. "La mer, il faut la laisser tranquille. Il faut arrêter la surpêche. Il ne faut pas abuser des ressources", lance-t-elle.
Flore, s'est mise derrière les fourneaux il y a 3 ans. Ses 2 menus à 25 euros font la part belle aux produits de saison et aux producteurs locaux. L'objectif est aussi de bannir l'empreinte carbone de certaines denrées.
"Le boeuf consomme aussi beaucoup de gaz à effet de serre, même quand c'est boeuf local."
"Dès le plus jeune âge, on peut se dire: 'Dans mon assiette, je m'engage pour la planète'"
Et après le service, rien n'est jeté, tous les aliments ont plusieurs vies. Comme le pain sec qui sert par exemple à faire de la chapelure, utilisée notamment pour faire des crêpes.
Une philosophie et des plats qui d'après Flore, doivent nourrir les consciences.
"Tout le monde, et dès le plus jeune âge, on peut se dire: 'Dans mon assiette, je m'engage pour la planète". C'est pas plus cher à condition de végétaliser l'assiette et de manger des légumineuses deux à trois fois par semaine."
"En plus de l'aspect gastronomique c'est aussi un peu politique"
Et pour les clients comme Cécile, Manger ici, est une forme d'engagement.
"On ne peut pas liker des vidéos contre le réchauffement climatique et juste ne rien faire. C'est une manière de participer, de faire quelque chose au quotidien. En plus de l'aspect gastronomique c'est aussi un peu politique."
Un combat qui s'affiche en gros sur la devanture du restaurant: "Si c'est bon le climat , c'est bon pour la santé"