Les robots et l'IA pour sauver l'agriculture?

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C’est un peu le Tesla du tracteur: le X tractor de Kubota. Complétement électrique et complétement autonome. Un tracteur piloté par une intelligence artificielle, d’ailleurs il ne ressemble pas à un tracteur tel qu’on a l’habitude d’en voir : le tracteur de demain n’a pas d’habitacle, de cabine de pilotage.
Dans le champ, il se débrouille tout seul pour labourer, de semer ou de récolter sans intervention humaine. Dans la machine, on trouve le même type de technologie qu’on trouve dans les voitures autonomes: guidage laser, lidar, mélange de laser et de radar et bien sûr des caméras pour analyser l’environnement...
Le tracteur va analyser la physionomie de la parcelle, déterminer le parcours optimal, savoir exactement quand il faut faire demi-tour, évidemment éviter les autres engins agricoles.
Et puis surtout, grâce à ces technologies, on va aller vers de l’agriculture de précision : c’est le tracteur lui-même qui va se connecter à internet pour consulter les prévisions météo, l’historique de la parcelle, évaluer la pousse des végétaux.
Des systèmes informatiques intégrés au tracteur déterminent précisément où et quand il faut mettre des pesticides, de l’azote au centimètre près. Intéressant d’un point de vue écologique, et économique. Sur les grosses exploitations ces machines vont même pouvoir communiquer entre elles, on pourrait avoir des convois de tracteurs autonomes qui travaillent de concert.
Si besoin l’agriculteur peut tout surveiller et contrôler à distance depuis l’écran de sa tablette. Il reçoit des alertes en cas de problème, si le tracteur rencontre un obstacle par exemple. Ce qui lui permet de faire autre chose pendant ce temps là.
L’enjeu c’est de pallier le manque de main d’œuvre dans le secteur agricole. Autre outil : des robots qui récoltent les fruits et légumes
C’est un problème chronique en France et ailleurs, à tel point que même pendant la pandémie, le gouvernement a donné des dérogations à la fermeture des frontières pour faire venir des Roumains et des Bulgares en renfort parce qu’on n’a pas assez de main d’oeuvre.
D’où l’intérêt de ces robots cueilleurs. Des modèles assez incroyables, comme le Sweeper, un robot récolteur de poivrons financé par l’Union européenne. Monté sur roues, il se balade dans les serres, une caméra intelligente dopée à l’IA va détecter la présence d’un légume (ou d’un fruit ?), sa taille, son niveau de maturité, et un bras robotique équipé de doigts articulés va s’en saisir délicatement, sans les abîmer.
C’est un exemple parmi d’autres : on a aussi Octinion, le robot cueilleur de fraises, là encore capable de détecter des fraises mûres de les saisir avec une pince pour séparer le fruit de la tige. Panasonic a conçu un robot cueilleur de tomates. Certes ces machines sont plus lentes que l’homme, mais elles travaillent la nuit, les weekends et les jours fériés.
Le problème c’est qu’on parle évidemment d’équipements qui coûtent très cher. Très peu d’agriculteurs peuvent se payer ce genre de machine.
Bien sûr, d’autant que là on parle de machines neuves, ultra futuristes. Quand on n’arrive pas à se dégager un smic de salaire, c’est surréaliste. Cela dit, il y a aussi des startups de l’ "agritech" qui travaillent sur ces sujets.
Je pense à WeFarmUp par exemple, qui est une sorte d’AirBnb du monde agricole : une plateforme internet qui va mettre en relation des agriculteurs qui possèdent des machines –dont ils ne servent pas tout le temps, la plupart du temps elles restent au hangar et d’autres qui veulent les utiliser.
Plutôt que de s’endetter pour acheter un tracteur ou une moissonneuse batteuse à 200.000 euros, ils vont donc la louer pour quelques centaines d’euros. Et celui possède la machine va pouvoir générer quelques revenus supplémentaires.