Marée noire en Corse: comment les enquêteurs tentent de retrouver les coupables
L'accès à plusieurs plages et la baignade toujours interdits dans les communes dans le Sud-Est de la Corse. Après la découverte d'une vaste nappe d'hydrocarbure en fin de semaine dernière, des boulettes continuent de s'échouer, certaines ont été retrouvées sur la plage de Favone lundi après-midi.
En mer, les autorités s'activent pour tenter de contenir la pollution, plusieurs tonnes d'hydrocarbures ont déjà été récupérées dans le week-end. Deux hélicoptères, un avion de la marine nationale et 6 bateaux surveillent toujours l'avancée de la nappe.
Des démarches longues et minutieuses
Les autorités sont toujours à la recherche du bateau responsable de cette pollution. Trois navires qui auraient pu se délester de leur fond de carburant usagé sont dans la ligne de mire des autorités.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille qui assure que tout est "mis en oeuvre pour identifier le commandant et la compagnie responsables de cette pollution".
Afin de remonter au bateau coupable, les enquêteurs doivent suivre des démarches longues et minutieuses. Première difficulté pour les enquêteurs: définir où et quand le dégazage à eu lieu. Le lieu de découverte de la nappe d’hydrocarbure ne correspond pas forcément au lieu où le bateau s’en est délester.
Maximum de 10 ans d'emprisonnement et 15 millions d'euros d'amende
Les gendarmes étudient les vents, les courants marins mais également la composition de la nappe afin de connaitre sa vitesse de déplacement. Une étape cruciale selon le Colonel Jean-Guillaume Remy, qui commande la gendarmerie maritime en Méditerranée:
"A partir de cette localisation supposée du rejet illicite, on peut ensuite essayer de retracer ce qu'on appelle 'l'état de surface', c'est à dire tous les navires passés à proximité de cet endroit"
Le dégazage en pleine mer est puni d'un maximum de 10 ans d'emprisonnement et 15 millions d'euros d'amende. Mais une condamnation concernant cette nappe d'hydrocarbure près des côtes Corses seraient une première. Jamais aucun navire n'a été condamné sans flagrant-délit.