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Catherine, victime des inondations de Xynthia: "On y pense encore"

TEMOIGNAGE - Alors que les victimes des inondations de la semaine dernière ont commencé à regagner leurs domiciles, la montée des eaux parfois rapide et l'évacuation seront longues à oublier comme en témoigne Catherine. Rescapée de la tempête Xynthia, elle vit encore avec ce souvenir au quotidien.

Il y a six ans, la côte Atlantique était balayée par la tempête Xynthia. Catherine se souvient encore de cette nuit de février 2010.

"On était chez nous, couchés et j'entendais 'glouglou' dans la salle de bain. J'ai cru que c'était mon mari qui avait mal débloqué la chasse d'eau, je l'ai engueulé et quand je me suis levée j'avais de l'eau jusqu'aux chevilles, et de l'eau glacée", raconte-t-elle sur RMC. 

Plusieurs années après, Catherine reste traumatisée et se souvient de tous les détails. "Dix minutes après notre réveil, on a tapé à notre fenêtre. C'était ma fille avec ma petite-fille dans les bras. Ma petite-fille de 5 ans, les yeux complètement hagards. J'ai encore l'émotion dans la voix", souffle cette rescapée.

"Je me réveille cinq nuits par semaine"

Cette nuit-là, 29 personnes sont mortes et de nombreux habitants de la Faute-sur-Mer ont perdu leur maison. Un bilan, loin des des inondations de la semaine dernière mais les sinistrés de Seine-et-Marne ou encore du Loiret devront eux aussi se reconstruire. Même plusieurs années après, Catherine le reconnaît, "on y pense encore".

"Je ne me réveille pas toutes les nuits, mais en majorité cinq nuits par semaine à l'heure où je me suis réveillée avec l'inondation, j'y pense. Si je suis raisonnable, je retourne me coucher. Sinon je suis debout à 2h ou 3h du matin", raconte-t-elle. 

A Nemours, commune de Seine-et-Marne durement touchée, une cellule psychologique a été mise en place pour accueillir les sinistrés. Catherine, elle a fait le choix de ne pas se faire aider. "Mais j'avoue, j'ai beaucoup de difficultés", reconnaît-elle. Elle habite désormais à 10 kilomètres dans les terres et ne supporte plus de retourner sur les lieux de son ancienne maison. "J'y suis retournée au moment où ils ont commencé à détruire les maison, ça a été une horreur, j'ai pleuré pendant huit jours". 

Carole Blanchard