Climat "désertique": l’appel à l’aide des Pyrénées-Orientales à Emmanuel Macron

Un climat "désertique" en France. Dans le département des Pyrénées-Orientales, le manque de pluie se fait toujours cruellement ressentir. "Depuis mai 2022, on est-dessous des 200 mm de pluie. On ne peut pas dire que les Pyrénées-Orientales sont devenus du jour au lendemain un climat désertique, mais sur une année, on est sur des valeurs de climat désertique. Depuis janvier, il y a eu cinq jours de pluie. C’est un record, on n’a jamais vu aussi peu de pluie sur cette région. Et ça dure, ça fait deux ans qu’il y a très peu de pluie", explique Géraldine de Mori, la spécialiste météo et environnement de RMC.
Face à cette sécheresse, le département appelle à l’aide Emmanuel Macron. Sa présidente, Hermeline Malherbe (PS), a envoyé une lettre à l’Elysée. "J’ai écrit au président de la République parce que cette situation, aussi bien inédite qu’exceptionnelle, concerne plusieurs ministères, explique-t-elle dans ‘Charles Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. Quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est venu pour le gros feu d’été qu’on a eu le 16 avril, je lui ai demandé des moyens supplémentaires. Là, avec le manque de pluie pour l’agriculture locale, c’est une situation dramatique si aucune irrigation n’est possible. Non seulement les culturelles annuelles peuvent disparaitre, mais aussi, pour l’arboriculture, l’arbre peut être mis en péril. Et dans ce cas-là, c’est plus de sept ans pour refaire une culture, donc l’exploitation est mise à mal complétement. C’est à la fois une catastrophe écologique et une catastrophe économique potentielle."
Quatre communes alimentées en eau avec des bouteilles, d’autres sous la menace
Les Pyrénées-Orientales veulent donc qu’un fonds de solidarité soit d’ores-et-déjà lancé. "C’est inédit et exceptionnel, c’est pour ça que j’en appelle au président de la République, pour pouvoir réagir vite en mettant en place un fonds de solidarité. J’en appelle aussi à l’ingénierie de l’Etat, pour pouvoir faire face à moyen et long terme puisqu’on sait que le climat va plutôt s’assécher que devenir plus humide d’un seul coup", indique la présidente du département.
"Il y a quatre communes qui sont alimentées en eau potable avec des bouteilles, dès ce mois d’avril, ajoute Hermeline Malherbe. Quand ça arrive, c’est pendant quelques jours, en août. Il y a d’autres communes qui sont menacées. Il y a un travail qui est mené aussi pour pouvoir retrouver (de l’eau), forer rapidement. Mais il faut avoir une vision plus globale, dans l’immédiat mais aussi à moyen terme. On a déjà une agriculture qui n’est pas mangeuse d’eau, on n’a pas de maïs dans le département. Mais il faut continuer à travailler pour qu’elle le soit d’autant moins, organiser cette agriculture pour pouvoir face dans l’avenir. Quant aux touristes, ça n’empêche pas de les accueillir, au contraire."