"Grâce à lui, les choses bougent": les habitants de Tangier, confrontés à la montée des eaux, affiche pourtant leur soutien à Donald Trump

Aux Etats-Unis, l’environnement est un sujet qui divise les deux candidats à la Maison Blanche. Alors que le président Donald Trump a acté l’an dernier le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le candidat, Joe Biden lui promet le retour dans cet accord ainsi qu’un plan de relance verte.
Sur l’île de Tangier, au large de la Virginie, les habitants sont confrontés à la montée des eaux. Dans la baie, quand James relève ses casiers de pêche au milieu des crabes, il trouve souvent des morceaux de porcelaine, de verre polis.
“C’est tout ce qu’il reste des quartiers ensevelis de la vaisselle, des vieilles bouteilles. Il fut un temps où il y avait des maisons ici, des enfants qui jouaient et maintenant, il n’y a plus rien et c’est très perturbant”, indique-t-il.
Les deux tiers de l’île ont été engloutis, depuis 1850 et James, pêcheur, mais aussi maire de Tangier, assiste chaque jour à la disparition des terres. “Si vous revenez dans quelques semaines, le littoral aura reculé de près de 50 centimètres. Plus l'île rétrécit plus nous sommes vulnérables face aux tempêtes et aux vagues qui viennent jusqu’au port et détruisent nos cabanons de pêche, nos bateaux et nos maisons”, explique-t-il.
L’inquiétude ronge James, l’île où il est né a grandi et élevé ses enfants pourrait être totalement ensevelie par les eaux. Les 400 habitants sont très attachés à Tangier. Allen ne veut pas se résoudre à sa disparition. “C’est un endroit formidable pour vivre, pour grandir. C’est comme si on était coupé du monde, mais le futur est incertain. J’espère que Tangier sera là pour des générations encore. Dieu est aux commandes !”, indique-t-il.
Soutien à Donald Trump
Si les habitants ne croient pas au changement climatique, la communauté scientifique en est, elle, convaincue qui prédit une disparition très rapide de l’île.
“Nous constatons que localement, la montée des eaux continue de s’accélérer. C’est parce que nous n’agissons pas sur le changement climatique. Notre société ne se mobilise pas pour prendre des mesures fortes afin de réduire les émissions de CO2”, assure ce scientifique.
Si rien ne peut stopper la montée des eaux, l’érosion peut être limitée avec des digues. James réclamait leur construction depuis des années en vain. Jusqu’à ce que Donald Trump s’empare du dossier et finance une première jetée. “Grâce à lui, les choses bougent. C’est un homme d’action. Il nous a dit, si vous voulez une digue, lancez une étude et allez-y, faites-là, arrêter d’en parler pendant des heures. Donc nous espérons qu’il sera réélu pour avoir une autre digue, sur la côte est”, affirme-t-il.
Pour gagner du temps James compte remblayer et construire des maisons sur pilotis, car peu à peu ce qui reste de l’île de Tangier se transforme en marécage.
TRUMP-BIDEN, DUEL POUR LA MAISON BLANCHE
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