Les recherches continuent pour retrouver neuf personnes toujours portées disparues 2 mois après le passage de la tempête Alex

- - -
Des trois étages de la maison des parents de Sophie, difficile de se faire une idée aujourd'hui. Des amas de planches de bois, de sables et de gravats signalent seulement son emplacement: "Il n'y a plus rien. De tout ce que l'on a connu, il n'y a plus rien", raconte-t-elle au micro de RMC. Les parents de Sophie ont été emportés par les eaux de la Vésubie, gonflées par la tempête Alex il y a deux mois. Le corps de son père a été retrouvé le 24 octobre. Sa mère, elle, est toujours recherchée.
Sophie revient sur les lieux du drame pour lui parler: "Je lui dit qu'on la recherche et qu'elle pourrait se laisser découvrir; C'est bête comme expression mais moi je n'arrive pas à m'y faire". Depuis la catastrophe comme elle l'appelle, Sophie vit des journées en dents de scie. Il faut que l'on retrouve sa mère: "Je n'ai pas envie qu'elle reste encore longtemps dehors. C'est con mais c'est pour ne pas qu'elle dorme dehors"...
Deux mois après la tempête, l'espoir de cette mère de famille est entre les mains des enquêteurs: "S'ils nous ont pas appelé c'est qu'ils n'ont pas trouvé mais on sait qu'ils continuent à chercher. Pour l'instant moi ça me suffit".
L'arrivée de la neige pourraient compromettre les recherches
Justement quelques kilomètres plus bas dans le lit de la Vésubie, un chien de la brigade cynophile de la gendarmerie est à l'affût. À un endroit marqué par le chien un peu plus tôt, une pelleteuse se met à creuser. Fausse alerte cette-fois mais il faut continuer à chercher. Il faudra peut-être même repasser ici, plus tard: "Le terrain est changeant. Il y a des endroits dans lesquelles des vérifications ont déjà été faites où l'on va retourner", explique le commandant Charles Sauleau dirige les opérations.
Aujourd'hui, 30 gendarmes sont encore mobilisés pour tenter de retrouver les 9 personnes portées disparues. Un travail au service des familles, raconte la lieutenant Engelvin: "Tant que des corps ne sont pas retrouvés, on a des familles qui sont dans l'attente. On comprend que c'est très compliqué pour elles donc tout ce qui est mis en œuvre aujourd'hui et qui va continuer à l'être c'est pour leur apporter des réponses".
Le lieutenant-colonel Boissière, officier de commandement, promet de s'engager dans la durée: "C'est notre devoir de ne pas oublier les familles et on les accompagnera le temps qu'il faudra et pour cela, le temps ne compte pas". Le temps qui ne joue pourtant pas en la faveur des enquêteurs. La vallée sera bientôt recouverte de neige, et le recours aux chiens pisteurs comme aux drones compromis. L'enquête entrera alors en phase dite stationnaire, sans prendre fin pour autant.
"La difficulté majeure est de distinguer les corps des cimetières et ceux de la tempête"
Mais le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme ne veut pas abandonner: "Ces recherches doivent continuer. Malgré l’arrivée des intempéries et de la neige, cela va être un travail au long cours. On va découvrir des morceaux de corps dans les semaines à venir", prévient-il ce mercredi matin sur RMC.
"La difficulté majeure est de distinguer les corps des cimetières et ceux de la tempête. Car les recherches ont été compliquées par la dévastation de 363 sépultures dans deux cimetières qui ont compliqué les investigations parce que les corps ont été emportés", rappelle le procureur.