"On a frôlé la catastrophe": un TGV Paris-Toulouse en suspension sur les rails à cause des orages

Météo-France avait prévenu. L'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine ont bien été balayées par les orages hier après-midi. 11 départements étaient placés en vigilance orange. 4 étaient concernés aussi par une alerte orange pour pluie-inondation. Ce mardi matin, seul le Var est toujours en vigilance orange, qui devrait se lever dans la journée.
De la grêle et des pluies diluviennes se sont notamment abattues sur les villes de Montech (Tarn-et-Garonne) et d'Eugénie-les-bains (Landes) qui ont été touchées par des inondations. Tout comme à Tonneins dans le Lot-et-Garonne, où un TGV qui reliait Paris à Toulouse, a dû s'arrêter en urgence, une partie des voies ayant été emportées par les eaux.
70mm de pluie
Plus de 500 passagers se sont retrouvés bloqués pendant 3h avant d'être évacués dans une salle municipale de Tonneins, pris en charge par les secours.
En effet, plus de 60 mm de pluie sont tombés en 20 minutes en début de soirée, inondant les voies. Le maire de la commune raconte: "Le TGV est arrivé à Tonneins, il y a eu un abat d'eau en 10/15 minutes, il est tombé 70 mm".
C'est un petit ruisseau situé sous les voies ferrées, à sec en temps normal, qui a débordé à cause des intempéries. Le ballast, le lit de graviers sur lequel repose les rails, s'est creusé sous la poussée de l'eau. Un trou de plusieurs dizaines de centimètres s'est formé laissant les rails en suspension.

Un train en suspension
Des témoins cités par le maire rapportent que le conducteur du TGV Paris/Toulouse a, à peine, eu le temps d'arrêter le train. La locomotive s’est immobilisée sur les rails instables avec une partie déraillée selon le journal Sud Ouest. Selon le maire de Tonneins Dante Rinaudo: "le TGV qui arrivait s'est arrêté juste au-dessus des voies qui étaient en équilibre. Ca continuait à raviner, les voies se sont affaissées sur un mètre au moins et ça fait que le train était en suspension au-dessus".
"Les passagers étaient dedans, ils sont tous allés vers l'arrière du train. On a frôlé la catastrophe".
"On n'a pas dormi de la nuit"
Ces derniers ont été évacués. 15 sapeurs-pompiers, 6 gendarmes, 11 bénévoles de la Croix-Rouge, 11 bénévoles de la Protection civile et 14 acteurs au COD de la Préfecture de Lot-et-Garonne, ont été mobilisés sur l’opération. Céline Boussié, adjointe au maire de Tonneins: "La nuit a été très courte. Nous les avons accueillis dans un complexe municipal. Il a fallu organiser un repas chaud pour les enfants et les adultes".
"On a pu compter sur la solidarité des associations notamment le Secours Populaire et Tonneins Social, qu'on a dérangé à 23h30/00h", raconte-t-elle.
Elle détaille cette nuit compliquée: "On a fait ouvrir les associations et on a réquisitionné des repas chauds, des douceurs. On a aussi pu compter sur la Protection civile et la Croix-Rouge. Que ce soit le maire, le sous-préfet, toutes les associations, la police municipale, on n'a pas dormi de la nuit".
Encore 147 passagers à évacuer
Mais Céline Boussié tient à relativiser, comme elle le dit, "ça aurait pu être pire": "On est tous ko et sonnés mais le pire a été évité. Nous n'avons pas eu de victime. Tout s'est passé dans le calme".
Que va-t-il se passer pour la suite? "Ça va mettre des jours à réparer, on a encore le TGV sur les rails". Et concernant les passagers: "les premières évacuations de voyageurs se sont faites dans la nuit avec les plus fragiles et vulnérables et il reste encore à évacuer 147 passagers". En effet, la SNCF a affrété des bus de remplacement pour permettre aux voyageurs de rejoindre leur destination finale. Ils sont partis en direction d'Agen et Toulouse.
Philippe, un des passagers, patiente: "Il nous tarde de rentrer. On a passé une nuit blanche à lire, faire des sudokus. J'ai eu un coup de barre à un moment donné mais j'ai repris un livre, j'avais pas envie de dormir".
De nouveaux bus sont prévus vers 8h30 pour Montauban et Toulouse. La circulation des trains restera interrompue entre Bordeaux et Agen pour plusieurs jours au moins.