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SNCF: les contrôleurs menacent d’une nouvelle grève

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Appuyé par SudRail, le puissant collectif des contrôleurs SNCF prévient dans un texte diffusé sur ses réseaux que de “nouvelles dates d’actions” seront communiquées “avec un délai plus bref et avec des innovations afin de contrer les mercenaires de l'entreprise”.

Les contrôleurs de la SNCF s’apprêtent à remettre le couvert. Ils estiment n’avoir pas été entendus par la direction après une première mobilisation lors du pont du 8-mai. L’appel lancé avec l’appui de SudRail et de Force ouvrière (pour protester contre les changements impromptus de planning et pour demander la refonte d’une prime) a pourtant été bien suivi : le taux de grévistes des contrôleurs a grimpé jusqu’à 70% sur les axes à grande vitesse, selon le décompte de la compagnie ferroviaire.

Pourtant, la direction est parvenue à limiter l’impact du mouvement sur les usagers en faisant rouler 9 TGV sur 10, grâce à des réservistes appelés en renfort. Même si le patron de la branche TGV de la SNCF évite de le claironner pour ne pas mettre de l’huile sur le feu, Alain Krakovitch peut se féliciter du succès de son plan anti-grève, que ses équipes ont commencé à élaborer ”plusieurs semaines” avant le début du mouvement, comme il l’a répété dans les médias.

Le collectif des contrôleurs et SudRail semblent avoir tiré les leçons de cet épisode. Ainsi le collectif explique dans son texte prévoir des actions “beaucoup plus rapides et novatrices” pour empêcher la direction d'avoir le temps de mobiliser les réservistes, qu’il qualifie de “mercenaires”. Autrement dit, en communiquant sur la date de grève le plus tard possible.

Des formes d’action “moins prévisibles”

Cette stratégie est également assumée dans un tract diffusé par SudRail et intitulé “On n’en restera pas là !”. Le syndicat estime que la direction a “piétiné” le droit de grève en ayant recours aux réservistes, "payés jusqu'à 50 euros de l'heure", et prévient que la suite du mouvement aura “des formes moins prévisibles”.

Le déclenchement d’une grève inopinée est théoriquement impossible dans le secteur des transports de voyageurs, car la loi impose un délai minimum pour permettre la tenue de négociations. Mais SudRail a déjà déposé un préavis qui court jusqu’au lundi 2 juin, et qui comprend notamment le pont de l’Ascension (jeudi 29 mai). Une date évidemment scrutée de près, avec la perspective de TGV pleins.

La CGT appelle à la grève les 4, 5 et 11 juin

Les dernières semaines du mandat de Jean-Pierre Farandou, qui doit quitter son poste de PDG du groupe SNCF avant l’été, s’annoncent tumultueuses : de son côté, la CGT Cheminots a déjà annoncé poursuivre le mouvement en juin, avec trois journées d’action déjà cochées sur son calendrier.

Elle appelle à la grève les conducteurs le mercredi 4 juin et les contrôleurs le mercredi 11, en marge de groupes de travail organisés par la direction pour discuter des revendications de ces deux catégories d'agents. Enfin, la CGT espère mettre l'ensemble des cheminots dans la rue, tous métiers confondus, lors d’une troisième date, le jeudi 5 juin. Sera-t-elle rejointe par d’autres organisations syndicales ? Des discussions auront lieu mardi même.

Victor Joanin (édité par J.A.)