"Tout est gâché, ça fait mal au coeur": après le gel et la sécheresse, le blues des agriculteurs

- - -
Trois semaines après le gel, la sécheresse menace déjà les producteurs de fruits. 7 départements sont actuellement sous le coup d'arrêtés anti-sécheresse et demandent notamment aux citoyens d'éviter les arrosages en pleine journée ou de laver les terrasses et les maisons.
Une situation qui s'explique par un début de printemps particulièrement sec selon météo France, notamment sur "une vaste partie sud-ouest" du pays.
En Provence, ce producteur de fruits installé depuis 4 générations n'a jamais connu une telle situation. Les quelques bourgeons qui ont échappé au gel sont déjà en péril.
>> A LIRE AUSSI - A cause du gel, la récolte de vin en 2021 sera "très faible"
Plus de 50% des fruits seraient décimés
A Mallemort dans les Bouches-du-Rhône, le ciel était mercredi gris au pied des Alpilles mais les précipitations attendues dans le verger d'Edouard Ginoux n'arrivent pas. Seule une pluie fine, tombe sur les quelques bourgeons de cerisiers sauvés du gel. Ca "bézineige", comme il dit et ces quelques gouttes ne suffisent pas pour lutter contre la sécheresse qui menace les 10 à 20% restants de cerises.
"Il suffit de se ramener avec un petite pelle et on n'arrive même pas à la rentrer dans le sol tellement c'est sec."
Le producteur de fruits a donc commencé à arroser ses arbres fruitiers alors qu'il démarre normalement en juin.
"On démarre trois mois avant. Les quelques fruits qui restent on fait tout pour les conserver, ça rajoute des frais là où on s'en passerait"
Car les dégâts causés par le gel poussent le producteur, sans assurance, dans une grande difficulté. 100% de ses poiriers et amandiers sont décimés.
"Il n'y aura même pas de quoi faire les nougats pour Noël. C'est un gâchis. Ca fait mal au coeur."
Fruits plus chers, partout
Conséquence ; les fruits d'été ; c'est certain, seront plus chers, assure le vice président des chambres d'agriculture de France, que ce soit les fruits français sur les marchés, tout comme ceux des grandes surfaces importés de l'étranger, confirme André Bernard.
"L'Italie, l'Espane, la Grèce et la France sont touchés...C'est catastrophique"
Son recensement des pertes 3 semaines après la nuit de gel, est de plus en plus précis, et inquiétant: plus de 50% des fruits seraient décimés.