"Objectif Terre": l'Afrique envahie par des milliards de criquets

Chaque matin, un sujet pertinent concernant l'environnement planétaire et les bonnes résolutions à prendre pour sa protection.

C'est la pire invasion depuis au moins 25 ans. L’Afrique est actuellement envahie par des milliards de criquets. Des insectes qui dévorent tout et menacent la sécurité alimentaire de certains pays. 70.000 hectares ont déjà disparu en Afrique de l’Est, mangé par les criquets pèlerins. Champs de maïs, de sorgo: il ne reste rien...

Ce n’est pas la 1ere fois qu’il y a des invasions de criquets dans la région, mais pas dans de telles proportions. A tel point que la Somalie vient d’être placée en état d’urgence, une des régions les plus pauvres du monde.

Le criquet pèlerin est un genre de grosse sauterelle qui pèse à peu près 2 grammes. Seul, il est totalement inoffensif. Mais ils se regroupent en gigantesques essaims et dévastent tout sur leur passage. Un seul de ces essaims peut faire jusqu’à 2400 km2, soit la taille d’un pays comme le Luxembourg. Chaque criquet dévore l’équivalent de son propre poids, ce qui représente un total de... 400 000 tonnes de nourriture. En une journée, ils peuvent manger l’équivalent de la nourriture consommée par 80 millions de personnes.

Comment expliquer une telle invasion?

C’est dû à des conditions météo extrêmes. Il a énormément plu entre octobre et décembre, ce qui a créé les conditions idéales pour la reproduction des criquets. Les criquets migrent ensuite avec le vent et peuvent parcourir jusqu’à 150km/jour. Ils ne vivent pas longtemps: jusqu'à 6 mois maximum... mais ils se reproduisent très vite puisqu’une femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs.

Résultat: le pire est encore à venir. D’ici le mois de juin, les essaims pourraient devenir 500 fois plus gros si rien n’est fait. Les moyens manquent pour lutter efficacement. On peut voir des habitants agiter des feuilles pour essayer de protéger les récoltes, sans grand succès.

Pour l’instant, la seule solution est d’asperger les champs de pesticides, de manière préventive. Il faut que ce soit fait lorsque les criquets sont au stade de nymphes et qu’ils ne peuvent pas voler. Ca se fait par exemple au Kénya, mais ce n’est pas très efficace si les pays voisins ne font pas la même chose.

Géraldine de Mori