"Objectif Terre": les conflits armés, une catastrophe (aussi) pour l'environnement
Ils veulent que le respect de l’environnement soit intégré à une 5e convention de Genève, pour obliger les forces armées à prendre en compte l’écologie dans leur stratégie militaire. La lettre a été signée par 24 scientifiques du monde entier, dont Pierre-André Crochet de l’Université de Montpellier.
Qui est le plus gros pollueur au monde?
Ça peut paraître trivial. Et pourtant, l'armée américaine est le plus gros pollueur au monde avec presque 60 millions de tonnes de gaz à effet de serre rien que l’année dernière.
Les conséquences d’une guerre sont loin d’être anecdotiques en matière d’écologie, et elles sont souvent irréversibles. L’exemple le plus marquant est sans doute celui de la bombe d’Hiroshima. Mais il n’y a pas que le nucléaire qui fait des dégâts, loin de là.
Longtemps après les guerres on trouve encore des obus non explosés qui se dégradent dans la terre et contaminent les sols, notamment avec du mercure et de l’arsenic. En France, les déchets de la Première guerre mondiale continuent de polluer: on ramasse encore entre 500 et 800 tonnes de munitions anciennes tous les ans, selon l’association Robin des Bois. On parle de déchets qui ont pourtant plus de 100 ans.
La destruction de l’environnement est parfois une stratégie
Cette stratégie porte un nom: c’est un écocide. Pendant la guerre du Vietnam, les Etats Unis avaient inondé le pays de dizaines de millions de litres d’agent orange, un puissant désherbant. Le but: détruire les forêts qui servaient de refuge aux soldats ennemis ainsi que leurs récoltes. La conséquence: une immense catastrophe sanitaire et écologique qui empoisonne encore aujourd'hui les sols, les cultures les animaux et les habitants.
Il existe déjà une réglementation internationale sur la protection de l’environnement. Le problème, c’est que les textes sont trop vagues pour être appliqués, et surtout il n’y a aucune institution capable de d’appliquer des sanctions en cas de d’infraction. Pourtant, limiter les dommages causés à l’environnement pendant la guerre permet d’aider les sociétés à se relever d’un conflit.
A l’opposé, les dégâts sur l’environnement accentuent la pauvreté, et donc l’instabilité politique et peut déboucher sur de nouveaux conflits.