43% des homosexuels s’abstiennent de s'embrasser en public par crainte de remarques homophobes

Peut-on vivre son homosexualité normalement en France ? La Marche des fiertés annuelle mettra samedi à Paris l'accent sur les discriminations homophobes, notamment dans le sport en cette période de Coupe du monde de football.
Le défilé de quatre heures, qui rassemble en moyenne 500.000 personnes chaque année, partira à 14 heures de la place de la Concorde pour rejoindre la place de la République, dans le centre de la capitale.
Joël Deumier, président de SOS Homophobie, était l'invité de Bourdin direct ce vendredi matin est venu dialoguer avec des auditeurs plus ou moins compréhensifs des revendications LGBT. Il a rappelé notamment qu'une étude Ifop pour la fondation Jean Jaurès publiée il y a quelques jours montre que 53% des homosexuels ont été victimes au moins une fois dans sa vie d'une agression homophobe.
"Il y a une forme d'auto-censure. On ne les voit pas parce qu'ils s'abstiennent de le faire"
Un chiffre inquiétant même s'il estime que "la société a évolué" et que "ça va mieux". Mais malgré l'évolution des mentalités, ces agressions persistent. D'ailleurs, une auditrice intervenue à l'antenne doutait d'ailleurs de cette évolution des mentalités, voyant dans son entourage des jeunes avoir des propos choquants, et même "une espèce de recul".
"Les gens ne sont pas homophobes par nature, il nous revient de faire de la pédagogie pour que tout le monde ait sa place dans la société. Sur le fait que l'on est pas habitués à voir des homosexuels dans la rue, 43% des homosexuels évitent de s'embrasser dans la rue car ils ont peur d'une insulte ou d'une remarque homophobe."
Pourtant beaucoup estiment, comme Sandrine, notre auditrice, que si on était plus habitués à voir des homosexuels dans l'espace public, personne ne remarquerait ces comportements.
"Il y a une forme d'auto-censure. On ne les voit pas parce qu'ils s'abstiennent de le faire en fait, souligne Joël Deumier. L'espace public en France n'est pas encore un lieu suffisamment sûr pour eux. Si on les voyait davantage, si on était plus habitués, ce serait beaucoup plus naturel pour tout le monde et la société irait beaucoup. Personne n'en parlerait et ce ne serait pas un sujet donc."