RMC

80 migrants ont quitté Calais pour rejoindre l'université: "Pour nous, c'est une nouvelle vie"

TEMOIGNAGES - Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a inauguré jeudi à Villeneuve-d'Ascq (Nord) un site pilote accueillant 80 migrants, dont certains ont récemment quitté la "Jungle" de Calais, qui pourront poursuivre leur parcours universitaire après un apprentissage intensif du français. RMC a rencontré certains de ces migrants.

Le démantèlement de la Jungle de Calais est "imminent" a indiqué Bernard Cazeneuve ce jeudi. Dans le cadre de la préparation de cette opération, les associations et le gouvernement multiplient les actions pour vider le camp en orientant certains migrants dont le profil est spécifique. Certains mineurs isolés qui ont de la famille en Grande-Bretagne ont déjà traversé la Manche ces derniers jours, avec l’aval des autorités britanniques.

Et cette semaine, 80 migrants sont devenus étudiants. Ils ont été transférés à l’université de Villeneuve d'Ascq, près de Lille. Ils sont hébergés par le CROUS et suivront durant un an des cours intensif de français avant d’intégrer les filières universitaires classiques. Sami, venu d'Afghanistan, fait partie de ces migrants-étudiants alors qu'il y a encore trois jours il était dans la Jungle de Calais.

"C'est génial"

"On se sent tellement heureux, ça veut dire beaucoup pour nous, nous avons tout ce qu’il faut maintenant, se réjouit le jeune homme de 25 ans. Mon projet initial était d'aller en Angleterre. J’y suis déjà allé mais le gouvernement britannique m’a renvoyé en Afghanistan. Je suis revenu à Calais mais, aujourd’hui, je suis content de rester ici en France. Je veux devenir ingénieur-mécanicien". Amir, lui, est Soudanais et répond avec fierté dans un très bon français: "C'est génial. Pour nous, c'est une nouvelle vie".

Installés dans un bâtiment réservé aux étudiants étrangers, ces 80 réfugiés débuteront les cours la semaine prochaine. "Plusieurs heures par semaine ils vont apprendre le français et l'an prochain ils reprennent leurs études. Soit dans la filière dans laquelle ils les avaient commencées dans leur pays d'origine, soit ils peuvent commencer autre chose", détaille Marie Moricet, membre du collectif à l'origine de ce projet. A noter qu'une centaine d’autres migrants dans la Jungle pourrait eux aussi rejoindre les bancs de l’université, dans d’autres villes du pays.

M.R avec Lionel Top