87,5% de femmes disent avoir été victimes d'agression sexuelle dans l'espace public sur les 12 derniers mois

"Cet homme s'est cru autorisé à me mettre une main aux fesses du fait de la liesse générale". Des dizaines de témoignages de femmes ont afflué sur les réseaux sociaux au lendemain de la victoire des Bleus pour dénoncer des agressions sexuelles sur la voie publique le soir de la finale du mondial.

Mais peut-on pour autant parler d'un phénomène d'une ampleur inédite? Difficile de répondre, car au lendemain de la victoire des Bleus, il n'y a eu que deux plaintes pour agressions sexuelles à Paris. La première pour une mains aux fesses, l'autre visant un frotteur exhibitionniste. Les deux hommes ont été interpellés. Les procédures sont en cours.

Deux plaintes seulement, c'est moins que sur la même période l'an dernier. Reste que sur Twitter, les témoignages d'agressions sexuelles se multiplient. Sous le hashtag #Metoofoot, les femmes racontent mains aux fesses, baisers forcés et frotteur dans le métro. Le tout, précisent-elles dans l'indifférence générale.

"Une main aux fesses, c'est une agression sexuelle"

Le porte-parole de l'Intérieur, Frédéric de La Nouvelle, leur a adressé un message clair mercredi et appelle les victimes à porter plainte: "Cela nous est précieux, rien que pour tenter de quantifier le phénomène."

Sur RMC, Sabine Salmon, présidente de l'association "Femmes solidaires", confie ne pas être étonnée d'un tel comportement lors d'un rassemblement populaire.

"Cette question des violences et des agressions sexuelles se pose au quotidien. Et particulièrement dans les rassemblements que sont les festivals d'été ou de musique. Lorsqu'il y a un effet de masse, de foule et aussi de l'alcool, malheureusement, il y a une augmentation de ces violences. Une main aux fesses, c'est une agression sexuelle. C'est condamné par la loi aujourd'hui. 87,5% de femmes disent avoir été victimes d'agressions sexuelles dans l'espace public sur les 12 derniers mois. On dit stoppe à ces violences et à ces mains baladeuses".

Marion Dubreuil et X.A