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A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes se sentent en position de force: "On sait se battre ensemble"

Des milliers de personnes ont défilé, bâton à la main, contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Des milliers de personnes ont défilé, bâton à la main, contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes - JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

TEMOIGNAGES - Ils étaient plusieurs milliers (12.800 selon la préfecture, plus de 40.000 selon les organisateurs), des militants, zadistes, riverains ou de simples citoyens, ce samedi sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, pour la marche des bâtons. Et tous ceux présents sur place l'assurent: ils ne lâcheront rien.

"Nous sommes là, nous serons là". Des milliers d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) se sont rassemblés samedi sur la ZAD, bâton à la main, pour démontrer que leur détermination restait intacte, en dépit de l'autorisation des travaux et de rumeurs grandissantes d'évacuation. Selon les estimations fournies respectivement par la préfecture et les organisateurs, la manifestation a regroupé entre 12.800 et 40.000 personnes.

Des bâtons qu’ils ont tous plantés au cœur de la zone à défendre avec une promesse: venir le rechercher en cas d’intervention pour résister ensemble face aux forces de l’ordre. En effet, malgré la démonstration de force des anti-aéroport, qui se sont déplacés en nombre ce week-end, la menace d’une évacuation à l’automne plane sur la ZAD. Les quelques 300 habitants de la ZAD en ont conscience et ils sont prêts. Bien mieux préparer qu’en 2012, ils se disent aujourd’hui, forts de tous leurs soutiens, déterminés à rester sur ce territoire, coûte que coûte et peu importe ce qu’il peut arriver.

"Le gouvernement ne sait pas quoi faire"

"N'ayons pas peur des mots, on sait se battre ensemble, indique un habitant de la ZAD. On sait pratiquer le sabotage, de celle plus passive à celle qui emploie les cocktails Molotov ou des choses comme ça. Toutes ces formes (de résistance, ndlr) sont totalement acceptées, tant que c'est sur des policiers". Les zadistes sont donc désormais préparés à la possibilité d’une intervention policière.

"On est absolument sereins, confirme Camille qui vit sur place. On se prépare. Ce n'est pas nous qui sommes dans la fébrilité, dans la panique. C'est le gouvernement qui ne sait pas quoi faire". Déterminés à rester jusqu’au bout, un autre habitant de la ZAD explique pourquoi ils se sentent aujourd’hui en position de force: "Dès qu'on fera signe aux gens de revenir, on sait qu'il y aura beaucoup de monde. Dès le premier jour d'une tentative d'expulsion, ça se mobilisera partout en France". Poiur rappel, en juin dernier, le Premier ministre Manuel Valls a promis que la ZAD de Notre-Dame-des-Landes l'évacuation de la zone en octobre ou à l'automne.

M.R avec Anaïs Denet