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Vintimille: "une problématique humanitaire" avec des migrants bloqués à la frontière

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A Vintimille, en Italie, le nombre de migrants qui tentent de franchir la frontière est stable. Ils sont environ 250n rapportent les ONG sur place pour le moment. Des migrants bloqués côté italien et qui sont refoulés quand ils essaient de passer en France.

La France se prépare à un afflux de migrants après l'arrivée de près de 10.000 personnes sur l'île italienne de Lampedusa. Des renforts de polices et de gendarmes ont été décidé par le ministère de l'Intérieur: 700 agents sont désormais chargés du contrôle des frontières à la frontière italienne contre 500 habituellement dans les Alpes-Maritimes.

La France n'accueillera aucun migrant de Lampedusa, a répété Gérald Darmanin mardi soir. Si certains de ces migrants arrivent quand même à franchir la frontière, d'autres se retrouvent bloqués en Italie.

Des petits groupes de personnes sont assises à même le sol devant la gare de Vintimille. Mohammed, originaire du Soudan, n'a qu'un but.

“Je veux aller en France. J’ai essayé déjà trois fois de passer à pied la nuit, par la route et en train, mais à chaque fois, j’ai été refoulé”, indique-t-il.

Le jeune hommen qui est arrivé en Europe à Lampedusa, ne comprend pas la décision des autorités françaises de l'empêcher de passer. “Je ne sais pas ce que la France a contre nous, les migrants. Moi, je suis réfugié, je viens du Soudan et là-bas, c’est la guerre”, appuie-t-il.

"On va aller où?"

Aïcha a, elle aussi, essayé de prendre le train pour la France avec son bébé de 18 mois. Cinq tentatives pour cinq échecs. Cette Guinéenne est désespérée. “On ne va pas entrer sans les papiers, on va rester dehors. On va aller où? On a nulle part où aller”, regrette-t-elle. Pour l'instant, à Vintimille, le nombre de migrants est stable, notent les ONG.

“Vintimille, c’est devenu une problématique humanitaire parce que les personnes ne savent pas où dormir. Ils payent les passeurs pour passer. Ce qui change, c’est que c’est plus risqué pour les personnes de passer la frontière”, détaille Christian Papini, directeur du centre Caritas qui sert près de 200 repas chaque jour.

Des ONG qui redoutent d'être débordées en cas d'afflux massif de migrants.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours