Adoption à l’étranger: pourquoi la France enregistre un recul sans précédent

Il y a beaucoup moins d'enfants étrangers adoptés en France: il y a 20 ans, il y avait plus de 4.000 (4.136) adoptions internationales en France, l'an dernier ce chiffre est descendu jusqu'à 103. Ce chiffre va encore baisser cette année.
En 2025, le nombre d'adoptions internationales va passer "sous la barre des 100". L'un des acteurs confie que sera même "probablement en baisse de 30%" par rapport à l'an dernier. Alors comment expliquer cet effondrement? Ces dernières années déjà les futurs parents se tournent plutôt vers la PMA ou la GPA.
Scandales
Le profil des enfants a aussi changé, apprend Hélène Laffitte, autrice d'une thèse sur l'adoption internationale. Les enfants qui peuvent être adoptés "sont plus grands, en fratrie ou porteurs de pathologies graves comme le Sida". Mais le déclin remonte à plus loin. Le tout premier déclencheur, c'est la convention de La Haye de 1993. Elle oblige les États à épuiser toutes les solutions avant de faire adopter un enfant à l'étranger.
De nombreux scandales dans ces années-là écornent aussi l'image de l'adoption internationale: des enfants présentés comme orphelins, en réalité volés. De quoi rebuter ceux qui veulent adopter, eux aussi moins nombreux. En 20 ans, le "nombre d’agréments - une des étapes obligatoires pour pouvoir adopter - et bien ce nombre a été divisé par quatre", confirme-t-on à RMC.
Est-ce qu'il sera un jour impossible d'adopter un enfant étranger en France? Plusieurs pays d'accueil ont fait ce choix comme les Pays-Bas. Ici ce n'est pas encore à l'ordre du jour officiellement. N'empêche que la France serre un peu plus la vis depuis 2022, avec une réforme. Une loi a par exemple modifié le nombre d'organismes autorisés à gérer les adoptions: d'une vingtaine, ils sont passés à sept.