Affaire du prof de philo: qui est Ali Rabeh, le maire de Trappes?
C’est l’histoire d’un jeune maire élu il y a moins d’un an, et déjà contesté. Ali Rabeh a grandi à côté de Trappes à Poissy, où son père d’origine marocaine était ouvrier chez Peugeot. Il est tombé dans la politique le 21 avril 2002. Il avait 17 ans lorsque Jean-Marie le Pen s’est qualifié pour le deuxième tour. Il s’inscrit à l’UNEF puis au PS, rencontre Benoît Hamon qui en a fait son chef de cabinet au ministère de l'Education nationale.
Localement, il s’engage à Trappes et devient maire adjoint chargé de la jeunesse. Puis aux dernières municipales, il se présente contre le maire sortant qui se représente à 83 ans. Et il l’emporte de justesse.
Il y a 15 jours, le tribunal administratif a annulé l'élection parce qu’il n’avait pas fait apparaître dans ses comptes de campagne une opération de distribution de masques, avec sa photo sur l’enveloppe. Il a fait appel et reste donc maire en attendant. Voilà pour le parcours de ce jeune socialiste ambitieux à qui Benoît Hamon, son mentor, prédisait le plus grand avenir.
Placé sous protection policière
Mais si on en parle ce matin, c’est parce que la polémique enfle à propos de l’affaire du prof de philo de Trappes. Didier Lemaire, professeur au lycée de la plaine de Neauphle, a donné de nombreuses interviews pour dénoncer la montée de l’islamisme à Trappes et pour dénoncer les menaces de morts dont il faisait l’objet. Il est depuis sous protection policière.
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Le maire a jugé que le prof de philo exagérait voire mentait et il l’a fait savoir. Du coup, il a à son tour reçu des menaces de mort et a lui aussi été placé sous protection policière.
Mais les choses se sont surtout compliquées lorsque le maire jeudi dernier est allé distribuer des tracts dans le lycée où enseignait Didier Lemaire. Le ministre de l'Éducation nationale a dénoncé une "intrusion'' et affirmé que le proviseur lui avait pourtant demandé de ne pas rentrer. Ali Rabeh, lui, affirme qu’il a voulu apporter son soutien aux lycéens à qui il avait apporté des croissants.
Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, demande qu’il soit immédiatement révoqué. On en est là dans cette ville de banlieue, où l'on ne peut visiblement pas discuter sans être sérieusement menacé de mort.