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Agression violente d'un conducteur de bus à Nantes: "A terre, il a pris des coups de pieds et des coups de poing"

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A Nantes, le nombre d'agressions d'agents est en augmentation.

Aucun bus et tram mercredi à Nantes. Le réseau de transport de la ville a décidé de suspendre le trafic toute une journée après la violente agression d'un chauffeur mardi soir. Le conducteur de tram qui avait demandé aux voyageurs d'évacuer la rame à cause d'un colis suspect a été pris à parti par trois jeunes et frappé, notamment au visage.

La décision rarissime de suspendre toute activité a été "prise avec l’ensemble du personnel par solidarité avec le conducteur victime" selon la direction du réseau de transport. Un tramway à l'arrêt pour colis suspect trois passagers qui ne supportent pas l'interruption et qui agressent le conducteur.

Une scène qui choque Benoit Dalmar, délégué syndical CFDT à la Semitan l'organisme qui gère les transports publics nantais.

"On est vraiment sur une agression très violente avec un collègue qui était à terre et qui ramasse coups de poings et coups de pieds au visage. On a le sentiment d’une situation qui se dégrade parce que bien souvent, il n’y a pas de poursuite, pas de plainte parce que les conducteurs sont un peu découragés malheureusement", explique-t-il. 

Un manque de policiers dans la ville

À Nantes, les agressions sur les conducteurs sont de plus en plus fréquentes. Pascal Bolo, président de la Semitan, en appelle à l'Etat. 

"Incontestablement, il faut plus de force de police à Nantes. On est en sous-effectif depuis très longtemps parce que Nantes n’a jamais été une capitale du crime. Les forces de police ont été surutilisées à mon sens pour les opérations de maintien de l’ordre à l’occasion des manifestations ‘gilet jaune’ et autres qui ont eu lieu très régulièrement à Nantes ces derniers mois. Le temps passé par un policier pour le maintien de l’ordre, c’est du temps où il n’est pas là dans la sécurité du quotidien", affirme-t-il.

Le syndicat CFDT de la Semitan a répertorié environ 650 agressions sur agents ces 12 derniers mois.

Anaïs Denet avec Guillaume Descours