Agressions sexuelles dans le patinage: comment la ministre des Sports veut évincer Didier Gailhaguet
Il persiste et signe dans sa stratégie de défense. Le patron de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet, refuse de porter le chapeau dans la gestion du cas de Gilles Beyer, cet entraîneur accusé de viol par la patineuse Sarah Abitbol.
Au cours d'une conférence de presse d'une heure et demi, mercredi, il a répété qu'il avait "certes commis des erreurs, mais aucune faute". Même s'il refuse toujours de démissionner, la ministre des Sports veut le pousser à quitter ses fonctions. Mais sa marge de manœuvre est mince.
Pour reprendre la main, Roxana Maracineanu n'a qu'une seule option : aller au bout de la procédure qu'elle a engagée et retirer à la fédération française des sports de glace la délégation de service public accordée par l'Etat.
Un risque pour les mondiaux de Montréal?
Sans ce mandat, l'équipe dirigeante n'aurait plus de pouvoir, plus le droit de gérer la fédération et ses 200 clubs. Les subventions ne seraient pas retirées, mais la fédération et sa gestion seraient mise sous la tutelle du Comité national Olympique. La mesure est rare, mais elle a été appliquée plusieurs fois par le passé. "C'est la seule manière de faire le ménage", assure un ancien ministre des Sports qui l'a lui-même appliquée.
Cependant il y a un risque, pointe une députée qui connaît bien le dossier, que les sportifs soient au final pénalisés à un peu plus d'un mois des championnats du monde de patinage à Montréal.