Appels au 115: "j'ai eu une réponse positive une fois, et après plus jamais"
C'est la fédération nationale des associations de réinsertion sociale, la Fnars, qui tire la sonnette d'alarme. Les appels au 115, le numéro d’urgence des sans-abris, ont augmenté de 6%. Cette hausse touche particulièrement les familles et les jeunes de 18 à 24 ans (+11% d'augmentation). Pire, un peu plus de la moitié des personnes qui appellent n'ont jamais été hébergés.
Un problème dû à la pénurie des places disponibles dans les hôtels et les centres d'hébergement d'urgence - la crise migratoire a aussi contribué à réduire le nombre de places disponibles. A Paris, Maxence, est à la rue depuis trois ans, alors qu’il n’a que 21 ans. "J'ai déjà essayé d'appeler le 115 plusieurs fois depuis plusieurs années. J'ai eu une réponse positive une fois et après plus jamais. Soit il n’y avait plus de place, soit ils répondaient pas".
"Souvent les gens, ils vous virent ou ils appellent la police"
Placé en foyer depuis son enfance, le jeune homme n'a personne sur qui compter. Alors il a appris à se débrouiller seul. "Là je dors dehors. J'essaie de trouver des halls d'entrée mais souvent les gens, ils vous virent ou ils appellent la police. Après on est obligé de partir. Pour trouver un endroit chaud sur Paris c'est compliqué. Il faut trouver des cartons quoi".
Des jeunes sans abri démunis et pas assez protégés par l'Etat, selon Florent Gueguen, directeur général de la FNARS. « Les jeunes n’ont pas accès au RSA avant 25 ans. Cela veut dire des jeunes sans ressources et à l’abandon lorsqu’ils sont décrocheur scolaire mais aussi en rupture familiale".