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Aux Restos du Coeur, de plus en plus de familles monoparentales: "Il faut que l'enfant mange"

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De plus en plus de gens ont faim et froid. C'est le constat des Restos du Cœur, qui lancent ce mardi leur 40e campagne. Avec ce chiffre: 70% des bénéficiaires vivent avec deux fois moins que le seuil de pauvreté. C'est 10 points de plus que l'an dernier.

Lancement ce mardi de la 40e campagne des Restos du Cœur, "après une année difficile due à un afflux massif et sans précédent dans ses lieux d’activité". 70% des bénéficiaires vivent avec deux fois moins que le seuil de pauvreté.

Les familles monoparentales représentent désormais le quart des bénéficiaires. Leur nombre, comme celui des bébés accueillis, est en augmentation.

Comme dans le centre de Trappes, où il y a un défilé de poussettes. “Toute seule, c’est compliqué”, souffle Karima, mère célibataire de six enfants. Le supermarché devenu une épreuve, les factures payées en retard... une habitude.

“Au 15 du mois, on ne respire plus. On retire là pour récupérer là, plus de mutuelle, on essaie de demander de l'aide par ci, par là. C’est le système D pour acheter des couches, pour tout”, détaille-t-elle.

Des critères d'admission changés

Et justement, l'aide aux plus petits est étendue: plus de dotation, plus longtemps. “Ça a changé pour le bébé... paquet de couches, lingettes, fruits et légumes et yaourts nature”, énumère Fabienne Lambert, présidente de l’Association des Restos du Cœur des Yvelines.

Winnie élève seule son fils. “Ça nous soulage, en fait. Il faut que l'enfant mange. Moi parfois, je n'ai pas faim, mais mon enfant doit manger au moins une fois par jour”, indique-t-elle.

Les Restos du Cœur modifient aussi leurs critères d'admission et accueillent désormais plus de familles monoparentales, souligne Olga, bénévole depuis 2018.

“On part du principe que si on aide un peu plus les familles en grande précarité, on les aide à donner correctement à manger à leur enfant. On espère que ce sont des enfants qui vont se concentrer sur l'école pour sortir de cette situation précaire”, indique-t-elle.

Selon l’OCDE, il faut en moyenne six générations, en France, pour sortir de la précarité.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours