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"C'est du jamais-vu": 3.000 enfants dorment à la rue en France, la situation devient critique

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Près de 3.000 enfants dormaient dans la rue début octobre, en France. Un chiffre en augmentation de 42% depuis août. Les Samu sociaux sont débordés et sont même obligés de durcir les conditions d'accueil.

De plus en plus d'enfants dorment à la rue en France. Ils étaient près de 3.000 début octobre, selon le dernier baromètre de l'Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité. Un chiffre en augmentation de 42% depuis août.

Alors, la solidarité s'organise. "Au moins 20 écoles sont déjà occupées dans quatre villes de France par des familles à la rue" indique le collectif 1école1toit. Des écoles situées à Lyon, Grenoble, Rennes, ou Paris par exemple. Dans le 18e arrondissement de Paris, la députée LFI Danièle Obono a passé la nuit dernière avec quatre familles sans abri hébergées dans l'école Richomme.

À Tours, des familles sont hébergées dans les locaux de la permanence du député écologiste Charles Fournier.

La situation est critique et les Samu sociaux se retrouvent saturés. Ils sont même obligés de faire du tri, s'insurge Maud Bigot, qui s'occupe du Samu social de Lyon.

“Quand on rencontre une famille, si l’enfant a plus d’un an, elle ne peut pas être hébergée. Ça, c’est du jamais-vu. Jusqu'à l’année dernière, on arrivait à héberger des familles quand il y avait des enfants de moins de trois ans. On ne peut pas se résigner en fait”, pointe-t-elle.

Une problématique de places

Malgré une hausse des places d'hébergement d'urgence, les associations en demandent encore 10.000 pour mettre à l'abri tous les enfants et leur famille dont les profils se diversifient, détaille Nathalie Latour, directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité.

“On va avoir des personnes issues des parcours migratoires, des personnes fragilisées par la question économique qui ont été expulsées, ou encore, comme au début des années 2000, de plus en plus de personnes qui travaillent”, détaille-t-elle.

Face à elles, le manque de logements et l'hébergement d'urgence qui s'éternise pour beaucoup. “Beaucoup plus de besoins et beaucoup moins de sorties, ce qui fait que le dispositif est complètement embolisé”, appuie-t-elle.

Sans compter qu'avec les Jeux olympiques, certains hôtels sociaux reviennent à leur activité touristique. Le ministère du Logement assure que des places d'hébergement seront trouvées ailleurs.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours