"C'est la 5ème fois de l'année qu'on nous dit qu'on ne jouera plus": les comédiens dépités par les annonces de Jean Castex

Devant un parterre de chaises vides sur la scène du théâtre, Victor Rossi, comédien, répète encore. Et pourtant cette pièce, il ne la jouera pas. Du moins pas au mois de décembre, comme cela était prévu.
“D’habitude, quand on répète, on sait quand on va jouer. Et là, c’est cinquième de l’année qu’on nous dit qu’on devait jouer, qu’on ne jouera pas, qu’on jouera peut-être. Quand on met des gens masqués qui ne parlent pas et qui regardent tous dans la même direction, je ne vois en quoi, c’est plus dangereux que des gens qui se réunissent dans une église, dans une mosquée, dans une synagogue ou dans un Foot Locker”, indique-t-il.
D'autant que les fêtes de fin d'année, c'est la période la plus importante pour les théâtres. Bruno Fontaine, comédien aussi rumine, il avait plusieurs créations prévues. “On se mobilise pour une date, pour une heure, il faut se mettre au travail. On le fait, on joue le jeu et puis au dernier moment, on a rien. Donc, c’est fatiguant, c’est épuisant et c’est déprimant”, assure-t-il.
Besoin d'accompagnement
Répétitions, communications, ouverture de la billetterie… Le théâtre se préparait depuis plusieurs semaines à rouvrir. Près de 50.000 euros ont été dépensés pour rien, explique désabusé le directeur du théâtre Julien Poncet.
“C’est une grande tristesse parce que la situation était déjà très compliquée”, indique-t-il.
Et qu'en sera-t-il de la suite? Celui qui représente aussi 80 autres théâtres privés demande au gouvernement plus de précisions.
"Surtout ce qui est inquiétant, c’est qu’on n’a pas de perspective. Ce que nous ne voulons plus c’est ces allers-retours, ces coups de volant à gauche, à droite. Nous ne voulons plus servir de variable d’ajustement. Il est temps de se réunir pour imaginer un plan qui nous permette d'ouvrir sereinement quand la situation le permettra et d’être jusque-là correctement accompagné”, ajoute-t-il.
Des aides pour tenir jusqu'à la réouverture, c'est aussi ce qu'exige Julien Poncet, le directeur du théâtre lyonnais.