"C'est Nicolas qui paie": que signifie cette expression devenue virale sur les réseaux sociaux?

C'est l'histoire d'un certain Nicolas, que vous ne connaissez pas. On pourrait d’abord dire même qu’il n’existe pas, quoique. Certains pourraient se reconnaître en lui.
"C’est Nicolas qui paie !" Cette phrase est née quelque part sur Internet, dans un commentaire posté sous une facture trop salée, reprise en boucle depuis avril. Une formule simple qui signifie premièrement le ras-le-bol fiscal. Dès qu’un tarif grimpe ou qu’un projet est présenté comme "gratuit", quelqu’un lâche sur le réseau social X: "C’est Nicolas qui paie." Et tout le monde comprend. Parfois, on peut même y retrouver le hashtag #JeSuisNicolas.
Ras-le-bol fiscal
Alors c'est qui est ce Nicolas ? Il s'agirait du Français qui bosse et qui paie plein pot, qui a le sentiment de cotiser sans recevoir en retour. C'est le symbole d'un ras-le-bol fiscal d'une classe moyenne qui considère être victime de l'injustice fiscale.
Il y a ceux qui travaillent, les Nicolas, et ceux qui bénéficieraient des aides, avec l'idée que l'État gaspille l'argent : "C'est Nicolas qui paie" aussi la gabegie ou les dépenses incontrôlées.
Une phrase prisée à droite et à l'extrême droite
Mais Nicolas a quitté les réseaux et s'invite sur les plateaux. L’avocat des Grandes Gueules Charles Consigny a ainsi lancé cette petite phrase, vendredi, à l'adresse du leader Insoumis Jean‑Luc Mélenchon. Le triple candidat à la présidentielle n'a pas compris tout de suite qu'il s'agissait d'un personnage fictif. Mardi encore, Charles Consigny utilisait Nicolas dans un article qui rapporte des pertes à France Télévisions, le service public.
Nicolas s'invite aussi en politique. Éric Ciotti a tweeté notamment "Ce n’est pas grave, c’est Nicolas qui paie !", à l'annonce des dépenses élevées de l'État pour les JO. À l’Assemblée, un député UDR l'a mentionné lors d'une question adressée à la ministre des Comptes publics. Politiquement, Nicolas est marqué à droite et à l'extrême droite et pourrait devenir une égérie, celle de la colère du contribuable qui se sent oublié.
L'immigration visée elle aussi
Sur des comptes identitaires, on s’en sert aussi désormais pour dénoncer l’immigration. Un slogan devenu viral et presque un piège pour les politiques : on y met un peu ce qu'on veut, les aides sociales, les retraités et leurs pensions, les étrangers… Et gare à qui prendrait Nicolas de haut. C’est lui qui paie. Alors on dit merci qui ?