"C’est un parcours du combattant”: l'accès aux services publics de plus en plus compliqué

Le Conseil d'Etat a fait part de ses 12 propositions pour rendre les services publics plus efficaces et plus proches des citoyens, dans son étude annuelle présentée mercredi à la Première ministre, Élisabeth Borne. Une manière de faire face à l'éloignement entre l'action publique et les usagers. Beaucoup de Français regrettent la numérisation à outrance, et la difficile accessibilité des services publics. Un enjeu qui concerne tout particulièrement le monde rural, comme le confirme Driss Ettazaoui, président de l'association des élus de France.
“En ruralité, les services publics sont un sujet éminemment important. C’est un enjeu majeur, de cohésion et d’animation du village. Quand vous n’avez plus de Poste, plus de Caisse primaire d’assurance-maladie, plus la CAF, on assiste à la désertification du village. Et dans les quartiers, c’est pareil. Quand il n’y a plus de République, plus de service public, ce sont d’autres services qui prennent l’espace qu’on a abandonné. On a de l’incivilité, de la délinquance, du trafic de stupéfiants qui s'installe aussi. Je pense que la nature a horreur du vide”, explique-t-il ce vendredi matin dans "Apolline Matin" sur RMC.
Des guichets dans les gares?
Si les Français se déplacent de moins en moins physiquement dans un service public, quand c'est le cas, il s'agit toujours d'un véritable périple. Même pour aller au bureau de poste. “En voiture, je mets 20 minutes”, indique Nadyia. Trop long pour cette indépendante, qui a souvent besoin de poster des colis.
“Et encore, là, c’est juste pour aller dans l’endroit. Après, il faut faire la queue, c’est un parcours du combattant”, regrette-t-elle.
Même sentiment chez Khadija. Elle vit à Pleyel, l'un des quartiers de Saint-Denis. Alors quand on parle à ces habitants d'un guichet de services publics dans une gare près de chez eux, “ça peut être utile, pour quelque chose qui ne dure pas longtemps, un justificatif ou juste déposer quelque chose”, explique Khadija.
Un progrès, si c'est vraiment mis en place, pour Arnaud Bontemps, porte-parole du collectif "Nos services publics".
“Les gares, qui sont des lieux de passage, si elles deviennent en plus de la dynamique qu’on voit aujourd’hui, d’être des lieux de commerce, mais aussi des lieux d’accès au droit, des lieux d’accès aux soins pourquoi pas, ça ne peut qu’aller dans le bon sens”, assure-t-il.
Autre proposition du Conseil d'Etat, simplifier les formulaires pour faciler le quotidien des contribuables.