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"Ca met à néant 35 ans de travail!": le cri du coeur de Michèle, kiosquière sur les Champs-Elysées

Des milliers de "gilets jaunes" qui convergent place de l'Etoile avant que la manifestation ne dégénère en scènes d'émeutes urbaines: samedi, "l'Acte 18", présenté comme un "ultimatum" lancé au président Macron, a fait beaucoup de dégâts sur les Champs-Elysées, dont le kiosque de Michèle, parti en fumée.

Après un nouveau samedi de violences, les commerçants des Champs-Elysées font part de leur exaspération et interpellent le gouvernement. Une réunion est ainsi organisée lundi après-midi par le ministre de l'Economie pour faire le point sur l'impact économique du mouvement des "gilets jaunes".

Depuis le début du mouvement le 17 novembre, plus de 600 commerçants ont été victimes d'actes de vandalisme à Paris, selon la CPME.

Symbole de ce samedi de violences, les kiosques à journaux de l'avenue des Champs-Elysées: ils ont presque tous pris feu..

Devant l'un d'eux, Raymonde, riveraine de 76 ans, s'inquiète pour ceux qui y travaillaient:

"Je suis outrée. Ce n'est pas possible de faire des choses pareilles. Les gens ne peuvent pas travailler en paix et les voilà au chômage. Pourquoi faire ça? Qu'est-ce qu'ils gagnent ces pauvres gens dans les kiosques? C'est honteux!"

"Ceux qui font ça ne travaillent pas!"

Face aux cendres des journaux, la gérante du kiosque, Michèle Brigaut-Péterlin. Sur RMC, elle ne cache pas sa colère:

"Ca met à néant 35 ans de travail. Ceux qui font ça ne travaillent pas! S'ils avaient le moindre soupçon du travailler que ça fait et que ça donne, ils ne feraient pas ça. Ils respecteraient justement le travail". Elle estime le préjudice à 35.000 euros.

Au total, ce sont près de 100 boutiques vandalisées, dont au moins une vingtaine pillées. Jean-Noël Reinhardt, président du comité des Champs Elysées n'en peut plus:

"Depuis le 1er décembre, depuis 4 mois, à aucun moment, nous ne sommes intervenus dans le débat public, à aucun moment nous n'avons alimenté les polémiques... Mais là, aujourd'hui, nous disons: ça suffit! Il faut que ça s'arrête rapidement". 
Caroline Philippe et Mahault Becker-Granier