Cartes postales jugées sexistes: faut-il les interdire?

Une association féministe est partie en lutte contre les cartes postales où l'on peut apercevoir des filles dénudées sur la plage en vacances. Une volonté d'interdire qui fait débat.

Vous les avez forcément repéré sur les présentoirs des marchands de journaux. Ces cartes postales un peu jaunies avec une ou plusieurs femmes dénudées. Une association féministe les juge sexiste et veut les interdire. Faut-il les interdire ?

Les éditeurs n'en impriment déjà presque plus, de nos jours elles ne se vendent quasiment pas, assurent-ils. Et les vacanciers qui les achètent le font généralement sans penser à mal, c'est du second degrés, jure Jean-Pierre, qui ne voit pas où est la polémique.

"C'est fait pour rire"

"Pourquoi s'énerver sur des sujets qui n'ont pas lieu d'être ? Ce sont des choses qui existent depuis des années et des années. Ca existe, on fait avec, on choisit à qui on envoie ces cartes. On envoie pas ça à sa belle-mère, à ses amis pour rigoler. C'est fait pour rire, c'est joli à regarder n'ayons pas peur de le dire. Il y en avec des hommes aussi ! Pourquoi on n'en parle pas ?"

Il y en a aussi avec des hommes c'est vrai, mais beaucoup moins nombreuses, il faut le reconnaître. 

"Aujourd'hui on ne trouve plus de cartes racistes de type "Y'a bon Banania" et heureusement"

L'association Femmes solidaires veut les interdire car ces cartes postales sexistes imposeraient une image dégradante des femmes. Elles participeraient à légitimer et banaliser les violences dont elles sont victimes. Il serait donc impératif d'alerter l'opinion publique, selon Sabine Salmon, présidente de cette association.

"On a voulu à travers cette campagne ouvrir un débat dans la société pour regarder cette société avec des lunettes anti-sexistes. C'est comme le racisme et l'homophobie. Aujourd'hui on ne trouve plus de cartes racistes de type "Y'a bon Banania" et heureusement. C'est le même processus. On parle d'un cliché qui va engendrer des discriminations. On offre le corps des femmes comme cela à travers ces cartes."

Victor Joanin (avec J.A.)