"Ces propos sont très choquants": les associations LGBT+ "atterrées" par la déclaration d'Emmanuel Macron

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier. - SYLVAIN THOMAS / AFP
Des associations de défense de la communauté LGBT+ se sont dites mercredi "choquées" et "atterrées" par les propos tenus par Emmanuel Macron, qui a tancé la volonté "ubuesque" du Nouveau Front populaire de permettre de "changer de sexe en mairie".
"Ces propos sont très choquants, nous sommes atterrés", a déclaré le président de l'Inter-LGBT James Leperlier. "C'est d'autant plus inquiétant vu le contexte actuel de transphobie: c'est ajouter de l'huile sur un feu qui est déjà ardent." "C'est le signe qu'ils n'hésiteront pas à revenir sur nos droits, ne serait-ce que dans le débat, pour racoler des voix", a-t-il ajouté, dénonçant "un glissement dangereux" et la "porte ouverte vers des propositions de loi transphobes et LGBTphobes".
"Instrumentaliser les minorités dans la course au pouvoir"
L'Inter-LGBT a annoncé à la mi-journée que le mot d'ordre retenu pour l'annuelle "marche des fiertés", qui se tiendra le 29 juin, serait la défense "des personnes LGBT+, et en particulier les personnes transgenres". "Contre la transphobie: transolidarités", peut-on lire sur X.
"Emmanuel Macron convoque la transphobie pour attaquer les programmes de ses opposant.e.s politiques", a réagi de son côté SOS Homophobie sur son compte X. "La stratégie est donc claire: instrumentaliser les minorités dans la course au pouvoir."
Dans son programme pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, le Nouveau Front populaire propose d'"autoriser le changement d'état-civil libre et gratuit devant un officier d'état civil".
La modification de l'acte d'état civil d'une personne transgenre est autorisée en France depuis 1992. A l'époque, cette modification était conditionnée à la preuve "irréversible et médicale d'une transformation physique".
En 2016, une loi a fait évoluer cette procédure en ne demandant plus aux requérants une preuve médicale mais "une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l'état civil ne correspond pas à celui" dans lequel ils se présentent et dans lequel ils sont connus.
Sept associations ont déposé un recours en mars devant le Conseil d'Etat contre deux circulaires prises sur le sujet, estimant que ces textes constituent une "atteinte au droit au respect de la vie privée et une discrimination en raison de l'apparence physique".