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Chants homophobes dans les stades: il est "erroné" de différencier racisme et homophobie, répond Maracineanu à Le Graët

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Le président de la Fédération Française de Football a affirmé sa volonté de ne plus arrêter les matchs pour des cas d'homophobie. Cependant, il souhaite que cela continue pour des cas de racisme.

"La position qu'a prise Noël Le Graët en faisant une différenciation entre homophobie et racisme est erronée", a réagi mardi la ministre des Sports Roxana Maracineanu, en réponse aux propos du président de la Fédération française de football sur l'homophobie.

En matinée, interrogé par France Info, Noël Le Graët avait estimé que le racisme dans les stades et l'homophobie en tribunes, "ce n'est pas la même chose", demandant aux arbitres de ne plus arrêter les matches en cas de manifestations homophobes dans les stades.

À l'issue de la séance de questions au gouvernement, Roxana Maracineanu a invité Noël Le Graët "à prendre sa part de responsabilité dans la lutte contre toutes les discriminations en général". "Cette actualité dénote du manque de préparation sur ce sujet", a estimé la ministre, qui avait été la cible, la semaine passée et au printemps dernier, de piques de la part du président de la FFF. 

"Pour être claire, il m'a fait un procès en légitimité dès que j'ai parlé sur ce sujet, que ce soit une femme qui parle de football, une nageuse qui parle de football, mais oui, mon rôle de pouvoir public, mon rôle de ministre, c'est de veiller à la protection de tous nos citoyens".

Plusieurs matchs interrompus

"L'homophobie, c'est le football qui l'a inventée ?", avait déclaré Noël Le Graët à Ouest-France vendredi dernier. "Ça fait bien d'aller raconter sa science quand on n'a pas grand-chose à dire. Il y a pourtant des enjeux politiques plus importants". Début avril, Le Graët avait même lâché: "Elle n'a pas l'habitude de venir au stade, c'est vrai que dans les piscines, on n'entend pas ce qu'il se dit".

Depuis le début de la saison, plusieurs rencontres ont été brièvement interrompues en L1 et L2 pour faire cesser des chants homophobes lancés des tribunes ou le déploiement de banderoles injurieuses. Une fermeté réclamée et vivement saluée par Roxana Maracineanu, sa collègue chargée de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, et par les associations de lutte contre l'homophobie.

La rédaction avec AFP