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Homophobie dans les stades: les homosexuels divisés sur la question de l'arrêt des matchs

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Si certains estiment que les supporters qui prononcent des insultes homophobes doivent être poursuivis, d'autres estiment que l'arrêt des matchs n'est pas une solution.

Le procureur de la République de Nice a ouvert jeudi une enquête judiciaire pour "injures publiques en raison de l'orientation sexuelle". Cette enquête intervient au lendemain de l'interruption d'une dizaine de minutes du match de L1 Nice-Marseille en raison de chants homophobes. C'est le 4e match interrompu depuis mi-août.

Sur une banderole déployée dans le stade, on pouvait voir le drapeau LGBT détourné et ces mots: "à Nice aussi on aime la pédale". Harald est homosexuel. Il est choqué par le comportement de ces supporters niçois. "Le sport, c’est à la base, quelque chose de positif. Alors tapette, c’est m’insulter, et si on m’insulte, je vais réagir là-dessus", explique-t-il. 

Les arrêts de matches décidés par les arbitres qui ne font pourtant pas l'unanimité. Pascal est plus sceptique.

"Ce sont des réponses un peu radicales, qui n’analyse pas finement la problématique et qui frustrent de part et d’autre sans résoudre et qui crée peut-être aussi plus de conflits", indique Pascal.

Rencontre avec les associations de supporters

La ministre des Sports a réclamé des sanctions. Une proposition qui va dans le bon sens selon Guillaume Mélanie, cofondateur de l'association urgence homophobie.

"J’ai l’impression que c’est un peu injuste pour les clubs, qu’ils soient sanctionnés quand ce sont des supporters sur lesquels ils n’ont aucune prise. Mais si les gens continuent, il faut les identifier, car c’est la loi et la loi ne s’arrête pas aux portes des stades. L’homophobie est un délit", affirme-t-il.

Mercredi, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) s'est réunie à Paris pour juger 18 cas de chants ou banderoles homophobes dans les tribunes de ses championnats professionnels, la L1 et la L2. Une rencontre entre la Ligue et des associations de supporters est prévue jeudi prochain.

Margaux Bédé et Laura Taouchanov avec Guillaume Descours