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Chute de la natalité: "La France se remettra de tout, mais pas d’un effondrement démographique"

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Les chiffres de la natalité publiés mardi par l’Insee sont mauvais. La France atteint son plus bas niveau depuis 1946.

La France se remettra de tout, mais pas d’un effondrement démographique. La population, c’est la puissance. Sans elle, rien, absolument rien n’est possible. Donc avoir une population nombreuse et suffisante, ce n'est pas une matière à option, c’est une condition de notre survie.

Le problème, c’est qu’on ne peut pas faire grand-chose. L’histoire le montre. L’exemple le plus frappant, c’est Rome. Au Iᵉʳ siècle avant Jésus-Christ, il y a une crise des naissances à Rome. On ne fait plus qu’un ou deux enfants par famille, voire aucun. Alors, on met en place des lois drastiques: certains hauts postes de fonctionnaires sont interdits aux célibataires. Les femmes sont libérées de leurs tutelles masculines après avoir eu trois enfants. L’adultère était même puni par l’exil. Mais rien n’y a fait. La vérité, c’est que hormis les guerres, on ne sait pas pourquoi une société décide de ne plus faire d’enfants.

L'échec du réarmement démographique

Et en France, on a déjà connu des problèmes de natalité. Nous sommes en 1750. Et soudainement, le taux de natalité commence à baisser. Sans raison apparente. C’est d’autant plus incompréhensible que le niveau de vie stagnait, et qu’il y aura une longue paix dans la deuxième moitié du XVIIIe. Normalement, la hausse du niveau de vie modifie votre comportement démographique. Mais rien n’avait changé.

La seule explication, c’est la déchristianisation. Alors la France avait de l’avance, donc on restera le pays le plus peuplé d’Europe, avec près de 30 millions d’habitants, jusqu’au XIXe siècle, mais ça va progresser moins vite qu’ailleurs. On va en profiter pour gagner quelques guerres. Par exemple, une des clés du succès de Napoléon, c’était d’avoir une population beaucoup plus nombreuse que celle de ses voisins.

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Chevallier remonte le temps : Démographie, l'inexorable chute des naissances - 15/01
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Et donc ensuite ça baisse… doucement, mais sûrement. En 1789, on était 28 millions. La veille de la Première Guerre mondiale, on était un peu plus de 41 millions. Bien moins que l’Allemagne par exemple, qui comptait près de 65 millions d’habitants. La guerre va naturellement provoquer un effondrement des naissances. Ça repartira ensuite avant d’exploser pendant le fameux babyboom, à partir des années 1950. Une époque dorée qui va durer jusqu’à la fin des années 1970.

Et il n’y a aucune explication rationnelle à ces variations. Historiquement, pas la moindre. Il y a un an, le président appelait à un réarmement démographique. C’est bien, mais ça ne sert à rien. D’ailleurs, la preuve, c’est que depuis un an rien ne s’est passé.

Arthur Chevallier