Comment Marine Le Pen se sert des "gilets jaunes" pour se rapprocher des Français

La présidente du Rassemblement National soutien les "gilets jaunes" sans jamais s'afficher directement avec eux. Une tactique bien définie pour éviter d'être désignée comme voulant récupérer le mouvement.

La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, participait dimanche à son 7ème meeting de campagne à l'occasion des Européennes, à Richemont en Seine-Maritime.

Plus que jamais la liste conduite par Jordan Bardella et la République en Marche sont au coude-à-coude dans les sondages. 22% pour la liste du parti présidentiel, 20% pour le RN, selon le dernier sondage Harris Interactive et Agence Epoka, publié dimanche.

Comme chaque dimanche ou presque à la tribune Marine Le Pen salue la mobilisation des gilets jaunes. "Tous les Français se reconnaissent dans les revendications de justice et de dignité de mouvement trans-courant et trans-politique. 

Une relation à distance

Un discours qui séduit ses militants. "Je n’étais jamais accompagné par des militants du parti. J’y allais par moi-même, spontanément", explique Jean-Cyril. Céline, elle affirme continuer à porter un gilet jaune. "Je manifeste avec eux. Je suis enseignante, donc je suis relativement protégée, mais il faut penser aux autres et voilà pourquoi je suis toujours ‘giletjaune’", affirme-t-elle. 

Mais Marine Le Pen n'a jamais vraiment voulu se montrer trop proches des gilets jaunes. Une stratégie politique bien choisie, selon Erwan Lecoeur, politologue, spécialiste de l'extrême droite.

"Toute personne politique qui voudrait le récupérer risque de s’y brûler. Marine Le Pen l’a bien compris assez tôt. Elle ne s’est pas affiché directement avec les ‘gilets jaunes’ mais elle les a soutenus du bout des lèvres, de loin. Pour elle ça a été une séquence intéressante", précise le politologue.

Pour l'heure, aucun gilet jaune ne figure sur la liste du Rassemblement National en vue des Européennes.

Paul Barcelonne avec Guillaume Descours