Convoi de l'eau: une agence de l'eau occupée dans la nuit de vendredi à samedi

Ils veulent dénoncer "l’accaparement de l’eau et exigent un moratoire sur les projets de bassines. Des membres des associations écologistes les Soulèvements de la Terre, "Bassines non merci !" et la Confédération paysanne se mobilisent depuis vendredi dernier à travers un "convoi de l'eau". Il s'est élancé depuis près d'une semaine et les participants, à vélo, ont déjà parcouru près de 400 kilomètres et sillonné cinq départements depuis Lezay (Deux-Sèvres), près du chantier de la méga bassine de Sainte-Soline.
La dernière étape avant l'arrivée à Paris prévue ce samedi, était vendredi à Orléans et ne s'est pas passée comme prévue. Lors d'une réunion à l'agence de l'eau de Loire-Bretagne, les militants ont appris par la voix de la préfète de région Centre-Val-de-Loire, également présidente de l'agence, le dépôt de grilles sur le chantier de la retenue d'eau de Priaires (Deux-Sèvres), alors que les manifestants demandaient un moratoire et une suspension des chantiers. Sur place, les travaux ont commencé.
Une "provocation" selon les manifestants
Les manifestants ont considéré cette annonce comme une provocation, alors qu'ils souhaitaient "ouvrir le dialogue" avec ce "convoi de l'eau". Ils ont décidé alors d'occuper les lieux. Au petit matin, le boulevard devant l’agence de l’eau à Orléans était totalement bloqué. Plusieurs dizaines de manifestants ont installé leur camp et des tracteurs bloquent l’entrée principal du bâtiment.
"Nous ne pouvons pas accepter cela et c'est pour cela que nos camarades sont restés sur place : pour signifier ce désaccord-là. Nous nous voyons dans l'obligation d'ouvrir une nouvelle fenêtre politique après cela" a expliqué Thomas Guibert, secrétaire national de la Confédération paysanne, dans la Matinale Week-End de RMC.
À l’intérieur du bâtiment se trouvait la délégation reçue par la préfète: 15 personnes, principalement des portes paroles des Soulèvements de la terre, du mouvement "Bassines non merci" ou encore de la Confédération paysanne.
De son côté, la préfète a regretté la position de la délégation mais a refusé d’utiliser la force pour les déloger. Sous les coups de huit heures du matin, les activistes ont rangé leur campement : tracteurs et cyclistes ont repris la route direction Paris.
"Le dialogue a été nié par l'État"
Julien Legay, l'un des porte-parole du collectif "Bassine non merci!", qui a passé la nuit dans le bâtiment, a annoncé que le combat allait continuer à la capitale, estimant en substance que les décisions n'étaient pas prises à Orléans, mais bien à Paris.
Même son de cloche pour Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne: "On pensait qu'ici pouvaient se prendre des décisions de nature à faire évoluer la gestion de l'eau en France. On a bien compris que ce n'était pas le cas."
"On a le sentiment que le dialogue a été nié par l'État. On avait une chance, hier, d'obtenir un apaisement. Elle n'a pas été saisie", a-t-elle expliqué ce matin sur RMC.
Une manifestation est prévue ce samedi à 14 h dans la capitale.