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Corrida: "On est sensible à la souffrance du taureau", assure un apprenti torero

La proposition de loi du député Aymeric Caron visant à interdire la corrida est débattue ce jeudi à l'Assemblée nationale. Si elle a peu de chances d'aboutir, l'idée de proscrire cette pratique fait grand bruit dans le sud de la France et plus particulièrement à Garon, près de Nîmes, dans une école qui forme les jeunes toreros.

Dans le sud de la France, ils sont nombreux à considérer la corrida comme un art de vivre. Pour d'autres, cette pratique est indéfendable. Le sujet fait largement débat au sein de la population, mais aussi dans la vie politique. Ce jeudi, l'Assemblée nationale va débattre sur la proposition de loi du député LFI Aymeric Caron, visant à l'interdire.

À Garons, près de Nîmes, une école forme des jeunes toreros. Une vingtaine d'apprentis matadors s'entraînent ici deux fois par semaine. Ils enchaînent les gestes techniques avec toujours le même objectif, selon eux: se mettre à la place du taureau.

"Il faut savoir faire le taureau parce que comme ça, au moins, on apprend comment il voit, on est sensible à sa souffrance", affirment Clovis et Rémy, 14 ans. "On ne veut pas que le taureau souffre", ajoutent-ils.

"On n'a pas envie de tuer"

Dans cette école, chacun réfute l'idée d'une forme de sadisme avancée par les anti-corridas. "Eux, ils voient la vision de la mort du taureau, les banderilles, la pique, mais il n’y a pas que ça. Si on le tue, ça n’est pas par plaisir, on n’a pas envie de tuer. On n’est pas des tueurs, moi je ne ferais pas de mal à une mouche", explique Valentin, 19 ans, torero confirmé.

Lui a déjà tué des taureaux. Il fait partie de ces jeunes formés par Patrick Varin, un ancien matador. D'après lui, le vrai tueur est le taureau de combat.

"Il faut qu’on revienne quand même à connaître l’animal: le taureau. Ça fait 500 ans qu’il est sélectionné pour le combat. Il est là pour tuer, moi j’ai des copains qui y sont restés", souligne le formateur.

La loi ne devrait pas être adoptée

La pratique semble toujours attirer certains jeunes. D'ailleurs, cette rentrée 2022 était un record: le centre de formation n'a jamais eu autant d'élèves.

En ce qui concerne la proposition de loi d'Aymeric Caron, elle ne devrait pas être adoptée. Depuis le salon de l'Association des maires de France à Paris mercredi, Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'y aurait "pas d'interdiction" de la corrida.

AB avec Estelle Henry