Coût de la vie étudiante: la galère continue pour se loger à bas coût

C'est une promesse de longue date d'Emmanuel Macron : augmenter le nombre de logements étudiants. Déjà, dans son programme de 2017, le président évoquait la construction de 60.000 logements étudiants.
Six ans plus tard, seulement à peine plus de 3.000 nouveaux logements CROUS ont été construits, déplore le syndicat étudiant Unef. Un manque de logements à bas prix qui a des conséquences pour les étudiants poussés à s'orienter vers le parc privé dont les prix ont augmenté de 10% depuis 2017.
Le loyer, 60,5% du budget moyen d'un étudiant
Paul, un étudiant girondin, explique son long parcours pour trouver un logement avant la rentrée. "Mon premier choix était au niveau des logements du CROUS, mais mon dossier n'a pas été accepté car je n'étais pas prioritaire dans la liste. J'ai fait des demandes aussi auprès de particuliers, mais la demande était trop élevée et les prix étaient trop chers", raconte-t-il.
Finalement, Paul a dû se rabattre sur un studio en résidence universitaire, situé à Pessac (Gironde). "L'appartement fait 19m² environ, détaille-t-il, tout en dénonçant un loyer "un peu plus excessif" de 680€ par mois.
"L'année dernière, j'étais à Pau et les loyers étaient beaucoup moins élevés. Mais on n'a pas le choix…", conclut Paul, étudiant logeant en cité universitaire à Pessac (Gironde).
Dans son enquête sur le coût de la vie étudiante, publiée lundi, l'Unef dénonce cette situation de tension sur les logements à bas prix. Selon le syndicat, le loyer représente toujours le premier poste de dépense des jeunes étudiants, "avec une part représentant 60,58% du budget mensuel moyen".
410€ de revenus, 400€ de loyer
Selon les chiffres communiqués par l'Unef, le loyer moyen d'un logement étudiant dans le parc privé est de 570€. Sur le logement CROUS, il serait de 394€ en moyenne, avec des prix qui varient, toutefois, grandement selon les villes.
Pour Raissa, le budget alloué à son loyer est encore plus important. Etudiante en alternance, elle a opté pour une colocation qui lui aura pris trois mois de recherches. Le problème, c'est qu'une fois le loyer payé, Raissa n'a quasiment plus rien pour vivre.
"En alternance je ne gagne que 400 euros, et vu que mon loyer coûte 410€ je n'ai presque plus rien. Mais sur une application qui s'appelle Geev où ils donnent de la nourriture gratuitement. Et comme ça on ne dépense pas d'argent", raconte la jeune femme.
Le budget alimentaire des étudiants a augmenté de plus de 14% selon l'Unef. De son côté, le gouvernement a prévu une revalorisation du montant des bourses étudiantes à hauteur de plus de 500 millions d'euros.