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JO Paris 2024: les prix des chambres d'hôtels flambent, l'Umih appelle à la "modération"

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Se loger pendant les Jeux olympiques de Paris risque de coûter très cher. À un an du début de la compétition des hôtels ont déjà ouvert leurs réservations. Et certains pratiquent des prix exorbitants. Mais pour les hôteliers, c'est le jeu de l'offre et de la demande. Sur RMC, l'Umih, le patron de l'Umih-Paris appelle à la "modération".

Les Jeux olympiques, c'est dans moins d'un an, et Paris et sa banlieue attendent 15 à 20 millions de touristes. Alors les prix pour se loger grimpent, et sont même, dans certains cas, indécents. Que ce soit chez les particuliers qui mettent leur appartement en location et dans l'hôtellerie classique.

Dans de nombreux hôtels de la capitale, les réservations ont déjà ouvert depuis un ou deux mois pour août 2024. Et les prix sont déjà multipliés par trois, quatre, voire six par rapport aux prix initiaux. Surtout près des lieux de compétition.

Le plus spectaculaire, c’est l’hôtel Paris-Vaugirard, un établissement trois-étoiles situé dans le XVe arrondissement de la capitale, qui propose une chambre à 90 euros cet été, contre 1.363 euros l’été prochain. Soit un tarif multiplié par plus de quinze.

"Des confrères pratiquent des prix beaucoup, beaucoup plus élevés", concède un hôtelier

En cinq ans à la direction de son hôtel, 4 étoiles au sud de Paris, Julien n'avait jamais vu des clients se réserver des nuits autant en avance. Son hôtel est déjà quasiment complet, à un an de l'événement. “On a des agences qui nous ont contacté déjà depuis quelques mois”, indique-t-il.

La demande explose, et les prix avec.

“En août 2023, on tourne à peu près à 165 euros de prix moyen. Pour les JO, on sera aux alentours de 400 euros. Mais on s’est rendu compte que des confrères pratiquent des prix beaucoup, beaucoup plus élevés”, assure-t-il.

Des locations à 1.000 euros la nuit sur Airbnb

Des passages de 80 euros la nuit actuellement à 500, ou 600 euros dans un an. Des prix multipliés par 5, ou 6 dans beaucoup d'hôtels parisiens ou de Seine-Saint-Denis par exemple. Mais aucune législation ne l'interdit et c'est la dure loi du marché, rappelle Franck Delvau, président de l'union de l'hôtellerie Paris-Île-de-France.

“C’est la loi de l’offre et de la demande. C’est un phénomène qui avait été constaté au moment des JO de Londres. Donc ce n’est pas une nouveauté, on ne le découvre pas”, indique-t-il.
Témoin RMC : Frank Delvau - 09/08
Témoin RMC : Frank Delvau - 09/08
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"On appelle aussi à la modération", concède l'Umih-Paris

Invité ce mercredi matin sur RMC, il tente aussi de rassurer. "Il y a plus de 130.000 chambres d'hôtel à Paris-Île-de-France. Or aujourd'hui, beaucoup d'hôteliers n'ont pas encore ouvert leurs réservations pour les JO. Donc il va y avoir une régulation du prix", indique-t-il.

Il prend l'exemple d'un hôtel qui pratique habituellement des chambres à 60 euros et qui sont actuellement à 700 euros.

"Je pense qu'il ne faut pas le réserver actuellement cet hôtel. Il y a une augmentation qui est sûrement trop forte. Donc il vaut mieux attendre que toutes les chambres soient mises en location. Bien sûr, on appelle aussi à la modération. Certes, une chambre sera plus cher que cet été, mais il faut rester avec une certaine modération", appuie-t-il.

Et puis les hôtels s'alignent sur la concurrence. “Toute cette inflation est tirée par Airbnb. On a eu des locations de studio à 1.000 euros pour la soirée d’inauguration des JO”, appuie-t-il.

Le ministère du Tourisme rappelle qu'il va proposer à ce type de plateforme de signer une charte qui les contraindra à signaler des prix quand ils seront disproportionnés. Le ministère envisage maintenant d'élargir cette proposition aux hôteliers.

Margaux Boulte avec Guillaume Descours