Couvre-feu des mineurs à Nîmes: une initiative qui divise les habitants

Patrouille de police (image d'illustration) - FREDERICK FLORIN / AFP
Un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans est instauré à Nîmes dès le 21 juillet pour au moins 15 jours. Ils auront pour interdiction de sortir entre 21 heures et 6 heures du matin.
Cette mesure est censée "protéger les mineurs", tout en limitant les tensions, alors que la ville connaît des épisodes de violence depuis plusieurs jours sur fond de trafic de drogue.
Du côté des habitants, l'initiative divise. Patricia la salue: "Effectivement, les mineurs sont d'abord sous l'autorité des parents. A 21 heures, les mineurs doivent être chez eux", dit-elle au micro de RMC.
Mais, pour Augustin, la mesure est insuffisante pour lutter contre le narco-trafic. "C'est plutôt au niveau de la justice qu'il faudrait que les choses se fassent et que des peines exemplaires soient prononcées", indique-t-il.
Marc est quant à lui sceptique et estime qu'il faut s'attaquer aux problèmes socio-économiques qui poussent les jeunes vers le trafic de drogue, citant "un problème de misère ou de travail dans ces quartiers-là".
Un manque d'effectifs de police
La mesure est saluée par les syndicats policiers, mais ils dénoncent son caractère provisoire et rappellent que le renforcement du nombre d'agents sur le terrain est une priorité.
"Pour mener à bien les enquêtes et 'faire tomber les têtes', ce sont des enquêtes très longues, des présences policières qui doivent être nombreuses. En l'occurrence, nous n'avons pas assez d'effectifs", explique Mélissa Gil, représentante du Syndicat Alliance-Police dans le Gard.
En plus de cette mesure, des services municipaux organiseront des opérations de sécurisation de la ville.
Le dispositif fait suite de multiples épisodes de violences dans la ville. Le 27 juin, une fusillade avait fait six blessés, dont quatre mineurs, au pied des immeubles de Valdegour, en pleine journée. Une autre fusillade avait éclaté le 10 juillet, dans le quartier prioritaire du Mas de Mingue, faisant un mort et un blessé.
Le maire LR de Nîmes, Jean-Paul Fournier, avait dénoncé "une situation devenue intenable" et "un climat de peur et de terreur" en raison de "l'action armée des narcoterroristes".