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"Des enfants ont de la fièvre": une association alerte sur la situation des migrants installés devant la mairie de Paris

Rassemblement de sans abri devant l'Hôtel de ville de Paris, le 5 août 2025

Rassemblement de sans abri devant l'Hôtel de ville de Paris, le 5 août 2025 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

L'association Utopia 56 a affirmé que la situation "se dégrade" pour les quelque 200 personnes migrantes qui dorment devant l'Hôtel de Ville de la capitale. La plupart d'entre eux souffrent de la chaleur et subissent des "tensions".

La situation "se dégrade" pour les quelque 250 personnes migrantes sans-abri, dont une centaine d'enfants, qui dorment sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris depuis six jours faute d'hébergement d'urgence, a alerté ce lundi 11 août l'association Utopia 56.

L'association de défense des étrangers alerte sur les risques sanitaires liés au pic de chaleur attendu mais aussi sur des actes d'hostilité envers les personnes installées sur le parvis.

Des personnes "épuisées" et des "tensions"

Depuis mardi dernier, des personnes migrantes, en majorité des familles avec de jeunes enfants, et des femmes seules, dorment à même le sol, sous des bâches de fortune, a constaté une journaliste de l'AFP. Une action pour alerter sur la pénurie d'hébergements d'urgence, selon l'association.

Selon Médecins sans frontières, qui a organisé lundi matin des consultations médicales, "les personnes sont épuisées, souffrent de la chaleur et plusieurs enfants ont de la fièvre". Utopia 56 a fait état, avec le thermomètre en hausse, de cas d’"insolation", de "vomissements chez les bébés et difficultés respiratoires".

Cette association rapporte aussi une "tension" grandissante autour du campement: dans la nuit de dimanche à lundi, "deux hommes d'une vingtaine d'années" ont uriné délibérément sur une femme sans abri et ses enfants, a-t-elle dénoncé sur les réseaux sociaux.

Une main courante a été déposée et un signalement transmis au procureur, selon la même source.

Des solutions d'urgence exigées

Le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert une enquête pour violences en réunion, comme annoncé par le Parisien. Il n’y pas eu d’interpellation, a-t-on précisé de même source.

"La rue, la chaleur, et maintenant les agressions, qu'est-ce qu'il faut de plus pour que (les autorités) bougent ?", déplore Nathan Lequeux, coordinateur de l'antenne de Paris d'Utopia 56, qui exige de la ville de Paris et de la préfecture d'Île-de-France des solutions d'urgence.

L'association tente de trouver des hébergements mais explique être arrivée "au bout de ses moyens", de nombreuses structures d’accueil tournant au ralenti pendant l’été.

La ville de Paris, à qui les associations reprochent notamment un défaut de mise à l'abri des femmes enceintes et des mères isolées avec de jeunes enfants, assure à l'AFP avoir proposé "dès mercredi soir des propositions d’hébergement pour ces publics, représentant 24 personnes sur site, et continuera à le faire".

La collectivité précise également avoir "transformé six sites municipaux en centres de mise à l’abri pour accueillir 1.015 personnes en familles depuis décembre 2023".

La préfecture a assuré la semaine dernière qu’il "n’y a pas de fermeture de places (...) liée à la période estivale".

M.H avec AFP