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"Deux poids, deux mesures": l'absence d'évacuation des points de blocages d'agriculteurs étonne

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La colère agricole prend de l'ampleur. L'A64 est bloquée depuis six jours au sud de Toulouse, tout comme l'A62 à Agen depuis ce lundi et l'A7 dans la Drôme ce mardi. D'autres actions sont prévues sur l'A61, l'A16 aussi dans l'Oise, et sur la rocade à Albi. Avec l'indulgence du gouvernement qui promet de ne pas faire intervenir les forces de l'ordre pour évacuer ces points de blocages.

Sixième jour de blocage des agriculteurs sur l'A64 entre Toulouse et Bayonne. Et des actions du même type se multiplient sur les grands axes routiers. Pour autant, "aucune évacuation [...] par les forces de l'ordre n'est prévue à ce stade, car il n'y a pas de dégradations" a assuré ce lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Contrairement à d'autres mouvements sociaux, le gouvernement semble vouloir éviter tout embrasement. "On n'envoie pas les CRS sur des gens qui souffrent", c'est ce qu'explique l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin alors que ces blocages sont illégaux.

Cette décision surprend Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT en Haute-Garonne.

“C’est un deux poids, deux mesures. Si les agriculteurs manifestaient pour les retraites, ou s’ils manifestaient contre le chantier de l’A69, il y a longtemps qu’ils auraient été virés et avec grande violence”, estime-t-il.

Pas de remise en cause du système

Le ministre de l’Intérieur invite tout de même les agriculteurs à respecter le bien commun. Mais donc, pas question d'utiliser la force pour les déloger.

“La différence entre des travailleurs qui manifestent pour leurs retraites et les agriculteurs aujourd’hui, c’est que les agriculteurs, ils ne remettent pas le système en cause. Ils disent au gouvernement, ‘les réformes nous vont bien, mais il faut aller plus vite et plus loin’. Et c’est pour ça que le gouvernement les laisse faire”, juge-t-il.

Mais lundi soir, le ministère de l'Agriculture expliquait que les préfets auraient le dernier mot puisque les situations sont différentes selon les points de blocage.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours