Droit des personnes handicapées: la France épinglée par le Conseil de l’Europe

Bâtiments et transports inaccessibles, difficultés dans la scolarisation des enfants ou l'accès aux soins: la France ne respecte pas les droits fondamentaux des personnes handicapées, a tranché le Conseil de l'Europe, donnant ainsi raison aux associations qui l'avaient saisi en 2018. Parmi les manquements, le Conseil de l’Europe cite également le manque de places en structures d'accueil pour personnes handicapées.
Samuel, 33 ans, atteint d'un trouble autistique sévère, fait partie de ces personnes qui n’ont pas de place adaptée. Actuellement à l’hôpital psychiatrique de Clermont-de-l’Oise, il a été placé pendant 10 ans en Belgique, avant de revenir en France lors du premier confinement. D'abord placé dans une structure qui n'était pas adaptée à ses troubles du comportement, il a donc été renvoyé aux urgences psychiatriques. Il avale psychotropes et neuroleptiques tous les jours.
Sa sœur, Lorenza, assiste impuissante à la dégradation de son état: "Il est squelettique, il bave, il est complètement amorphe. On les drogue inutilement, ce n’est pas adapté, ça leur fait du mal, ça les détruit. Mon frère est complètement détruit aujourd’hui".
Une solution de facilité pour une structure inadéquate selon elle: "Ils m’ont dit que ça ne va pas, qu’ils n’arrivent pas à gérer mon frère, que c’est inadapté pour lui. L’équipe n’en peut plus. On parle d’autisme, il n’a rien à faire en hôpital psychiatrique".
"On précarise les familles"
Le manque de places en structures adaptées n’est pas sans conséquence, explique Sophie Biette, vice-présidente de la fédération UNAPEI: "On risque des situations de sur-handicap qui vont coûter beaucoup plus cher après. On précarise les familles. Si cet enfant a la chance d’avoir deux parents, il y en a au moins un qui va être obligé d’arrêter de travailler. S’il n’a qu’un parent, comme ça arrive souvent, ce parent sera au RSA".
L'UNAPEI, comme les trois autres associations qui ont saisi le Conseil de l'Europe (APF France handicap, l'Unafam et la FNATH) attendent beaucoup de la prochaine Conférence nationale contre le handicap, dans 8 jours.