A Grenoble, les élèves de Staps suivent leurs cours en vidéo: "C'est une chance d'être autonome"

- - AFP
Alexandre, 20 ans, est en troisième année de Staps à l'université de Grenoble:
"Quand je suis rentré en Staps à Grenoble, j'étais au courant de cette méthode-là. Au début, certains amis m'ont dit qu'il y avait une dématérialisation, qu'il n'y avait plus de rapport avec le prof. Moi je n'avais pas d'appréhension parce que je connaissais des étudiants en médecine qui utilisaient déjà cette méthode.
L'avantage, c'est qu'on peut s'organiser comme on veut, du coup on peut regarder les cours le matin ou le soir si on préfère. Il n'y a pas vraiment de journée-type. Ça permet de nous organiser dans nos cours, dans nos activités sportives ou nos loisirs.
Concrètement, c'est une plateforme en ligne avec des chapitres qui ont chacun une vidéo, avec des documents supplémentaires. Il y a aussi des tests en ligne et les annales des années précédentes.
Moi je suis parti dans ce système donc je n'ai pas du tout de mal avec ça. De toute façon je pense que l'étudiant qui ne veut pas se lever pour voir ses cours numériques ne se lèvera pas non plus pour aller en cours magistral.
"On n'est pas lâchés dans la nature"
On nous demande d'être autonome et assez mature pour prendre en compte le fait qu'il y a des cours à bosser. En plus, on a le temps de les bosser, c'est en moyenne deux semaines pour un chapitre. Ensuite on a une petite 'régulation' –cours, ndlr- en grand groupe de 200 personnes, puis deux 'régulations' en petits groupes de 20-30.
Après, il y a une prof responsable qui nous envoie des messages si elle voit que l'on n'est pas assez avancé dans une leçon. Donc on n'est pas lâché dans la nature. Une semaine avant la régulation, elle nous dit qu'il faudrait peut-être nous y mettre. Moi j'ai déjà reçu un message plus d'une fois, mais moi, je sais que j'aime bien bosser au plus proche de la régulation, c'est ma méthode.
Donc, il y a quand même un accompagnement et un contrôle qui est fait par les profs. Il y a beaucoup de préjugés sur ce format de cours. Mais dans les cours magistraux, je ne suis pas sûr qu'il y ait un réel rapport avec le prof. Avec 200 personnes dans un amphi, le prof n'a pas le temps de mettre un nom sur toutes les têtes.
Et puis la vidéo si on veut la revoir 40 fois on peut. Dans un amphi, si je loupe une partie, je peux demander au prof de revenir en arrière une fois, mais c'est tout. Moi je suis épaté de ce que font les profs avec ce modèle. Et ça continue à évoluer. Et il y a de bons résultats.
C'est une chance de pouvoir être autonome. Et moi personnellement, si on me met un cours magistral le lundi matin de 8h à 12h, ça me fait ch*** d'y aller. Je préfère me lever à 9h et m'y mettre. Et parfois j'avance plus vite moi dans mon coin que si je suis dans un cours magistral".