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APB: Elle demande une licence Staps et se retrouve en licence d’allemand

Le ministère de l’Enseignement supérieur a indiqué il y a quelques jours (le 21 juillet) que plus de 65 000 bacheliers inscrits à Admission Post-Bac n’avaient toujours pas de proposition pour la rentrée.

Sur les 65 431 bacheliers, 38 780 n’ont "aucune proposition sur les vœux formulés par APB" et 26 651 ont postulé "uniquement dans des filières sélectives pour lesquelles leur candidature n’a pas été retenue". Les facs françaises sont saturées, avec 40 000 étudiants en plus par an, une hausse qui devrait se prolonger jusqu’en 2022. Du coup, certains étudiants, reçus au baccalauréat, ont été refusés dans les filières qui les intéressaient.

Cette année encore, les licences de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) ont été les plus touchées. C'est le cas pour Clémence jeune lycéenne de Seine-et-Marne. A 19 ans, elle a toujours voulu devenir Kiné. En Janvier, elle inscrit ses choix sur la plateforme d’admission post-bac: "Une licence Staps à l’université de Créteil, une autre à Nantes, et une dernière à Lille".

"Je ne pensais qu’à ça en fait"

18 vœux pour faire le métier de ses rêves. Son destin est lié à une réponse du site APB qu’elle consulte au moins 3 fois par jour. "Je ne pensais qu’à ça en fait. Je m’endormais, je regardais, je me réveillais en regardant".

Après des mois de suspens, la réponse tombe: "On me propose une licence d’allemand à l’université de Créteil. Je me sentais jetée dans une licence parce qu’il n’y a pas de place ailleurs. Je sais exactement ce que je veux faire, je sais comment je peux y arriver et on me dit que je ne pourrai pas faire ça".

La seule solution? Partir étudier en Belgique. "C’est aberrant que je sois obligée d’aller à l’étranger pour pouvoir faire mon métier alors que je sais très bien qu’en France on manque de kiné. Je pars en vacances, mais pas l’esprit tranquille, parce que je ne sais pas du tout ce que je vais faire l’année prochaine". Elle ne saura qu’en septembre si son dossier est accepté de l’autre côté de la frontière. 

Jean-Baptiste Bourgeon (avec A.M.)