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A Mayotte, les mineurs isolés en grande précarité: "Ils sont nés ici, il faut s'en occuper"

Mayotte compte 3.000 à 7.000 mineurs isolés ou non-accompagnés. Des enfants qui vivent souvent dans des conditions précaires.

Avec le plan de lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte, 3.000 à 7.000 enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes.

Emmanuel Macron arrive ce mardi matin à Mayotte. Le président de la République est particulièrement attendu sur les questions liées à l’immigration clandestine souvent source de colère et d’inquiétude pour les Mahorais. Il doit notamment faire le point sur l'opération Shikandra, un plan civilo-militaire de lutte contre l’immigration clandestine.

Un plan qui a eu des conséquences: avec les reconduites à la frontière, des enfants se retrouvent isolés. A Mayotte, un enfant né de deux parents étrangers sur le sol mahorais n’obtient pas automatiquement la nationalité française. Fazla, 7 ans, née à Mayotte, n’est pas française, ses deux parents ont été expulsés vers les Comores: "Mon père s'appelle Rached, mais il est aux Comores. Je suis ici avec ma tatie".

"Ils sont dans des conditions précaires"

Difficile de recenser ces enfants presque livrés à eux-mêmes. Ils seraient 3.000 à 7.000 selon les associations, une situation inacceptable, pour Kassandrah Chanfi, la directrice du Village d’Eva, une association qui les prend en charge à M'Tsapéré: "Ce sont des enfants qui vivent soit dans des bidonvilles, ou qui ont difficilement accès à l'eau ou à l'électricité. Ils sont dans des conditions précaires. Ils sont nés sur le territoire, il faut s'en occuper".

Comme Le Village d’Eva, plusieurs associations craignent que ces enfants ne sombrent dans la délinquance.

A Mayotte, 48% des 256 000 habitants sont étrangers, selon le dernier recensement de l’Insee.

Paul Barcelonne