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Éducation

"A quel siècle a vécu Molière?": les écoles recherchent en urgence des profs... avec des exigences moindres

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La rentrée des classes ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices. En effet, il manque des enseignants, plus de 2.600 postes sont vacants depuis la fin des concours de recrutement. À une semaine de la rentrée, il y a tout un tas de petites annonces en ce moment sur la plateforme de recrutement du ministère de l'Éducation.

À une semaine de la rentrée scolaire, les petites annonces foisonnent pour recruter des professeurs contractuels dans les académies. Cette année encore, plus de 2600 postes d’enseignants sont restés vacants à l’issue des concours de recrutement.

Les rectorats ont donc besoin d’embaucher des personnes non titulaires, qui n’ont pas le diplôme de professeur, pour enseigner… En particulier dans les académies de Versailles, Créteil, Guyane et Mayotte qui manquent cruellement de bras. Plus d’un millier d'offres sont en ce moment publiées sur la plateforme dédiée aux recrutements du ministère de l’Éducation nationale et le niveau d’exigence requis est parfois très bas.

"A quel siècle a vécu Molière?"

Sur le site, les offres pullulent dans toutes les matières. Elles sont nombreuses pour des postes de prof d'allemand par exemple pour lesquels il suffit d’être “germanophone”, sans même avoir de licence en rapport avec la discipline. Pour toutes ces annonces, seul un niveau Bac+3 est demandé.

Pierre a répondu à l’une d’entre elles il y a quelques années pour être prof de français. Il a ensuite passé un entretien.

“J’ai eu des questions sur la littérature, à quel siècle a vécu Molière. Vraiment pas des questions très difficiles. Et à l’issue de ces questions, on m’a indiqué que j’étais pris pour devenir professeur”, appuie-t-il.

De plus en plus de contractuels embauchés: "On s'est décomplexé..."

Bruno Bobkiewicz, du syndicat des personnel de direction, déplore ce mode de recrutement.

“J’ai l’impression que c’est un mode de recrutement qui se répand un peu. De toute évidence, on s’est un peu décomplexé sur cette question et des académies n’hésitent plus à le faire. Ce qui peut poser rapidement difficulté, c’est si on se trompe sur le recrutement. On a parfois interrompu des contrats”, assure-t-il.

En dix ans, le nombre de contractuels a presque doublé pour atteindre 50.000 professeurs non-titulaires.

Louise Sallé avec Guillaume Descours